Depuis quelques temps, tout contenu soutenant, représentant ou faisant l’éloge du mouvement anti-immigration est supprimé par le réseau social. Contactée par Valeurs actuelles, Génération identitaire envisage de porter plainte pour “discrimination politique”.
Depuis plusieurs mois, Valeurs actuelles voit certaines de ses publications supprimées sans explications par Facebook. Toutes ont en commun leur sujet consacré à Génération identitaire (GI), un mouvement anti-immigration qui défraie régulièrement la chronique par ses actions coup de poing, comme celle du blocage d’un lieu de passage de migrants au col de l’Echelle dans les Hautes-Alpes, en 2018. De nombreux utilisateurs ont reçu le même genre d’avertissement de la part du réseau social, jugeant leurs publications contraires aux « standards de la communauté Facebook ». Parmi eux, certains ont même été bannis un temps pour avoir partagé des articles de Valeurs actuelles.
En septembre dernier, après avoir supprimé par deux fois un de nos articles dédiés à Génération identitaire, allant jusqu’à menacer notre page de fermeture, le géant américain avait finalement reconnu « une erreur » face à nos protestations, précisant que notre article ne violait en rien les principes de sa plateforme et donc que son rejet était une décision inappropriée et injustifiée. A cette occasion, Facebook France avait aussi tenu à souligner ne pas pratiquer de censure politique et que les identitaires ne faisaient pas non plus l’objet d’un traitement différencié par rapport à d’autres groupes politiques ou militants, les mêmes règles s’appliquant à tous ses utilisateurs dans le monde. Notre article avait d’ailleurs été restauré à sa date d’origine.
« Ca pose d’énormes questions sur la liberté d’expression »
Mais aujourd’hui, une tout autre raison explique ces suppressions systématiques, régulièrement dénoncées par de nombreux utilisateurs. Contacté par Valeurs actuelles au sujet de la disparition récente d’une de nos vidéos, pourtant mise en ligne en novembre dernier, Facebook France rappelle que les personnes ou organisations propageant des discours haineux, des attaques, ou qui appellent à l’exclusion des autres sur la base de ce qu’ils sont, n’ont pas leur place sur ses services et en sont retirés conformément à sa politique concernant les individus et organismes dangereux.
Dès lors, le réseau social a pris la décision que Génération identitaire, présent notamment dans la vidéo suscitée, est interdit sur ses plateformes en vertu de ses règles, ses fameux « standards de la communauté ». En conséquence, tout contenu soutenant, représentant ou faisant l’éloge de l’organisation est retiré. Le ou les motifs à l’origine de ce changement de politique éditoriale sont inconnus. « Nous allons dès maintenant voir s’il y a matière à porter plainte pour discrimination politique », réagit Clément Martin, représentant de GI, sollicité par Valeurs actuelles. Ce n’est pas une grande surprise et cela rejoint ce qu’on a pu dire auparavant. On se disait qu’il y aurait une sorte d’hubris et que Facebook irait trop loin.»
Cela a commencé avec notre page Facebook, puis avec nos porte-parole, nos militants, l’ensemble des sympathisants et désormais toute personne qui nous mentionne, poursuit Clément Martin. Je suis quand même content qu’ils le reconnaissent mais ça pose d’énormes questions sur la liberté d’expression. C’est extrêmement problématique, c’est un acteur privé qui décide qui peut informer, puisque même Valeurs est touché, qui doit être informé, comment on doit être informé, objectivement c’est très inquiétant. Ca va aller jusqu’où ? Ça ira au-delà de Génération identitaire. Hier, c’est un article de Valeurs, peut-être que demain Facebook décidera que la manière qu’a Valeurs d’informer ne correspond pas à sa charte et donc sera aussi banni.
Texte repris de Valeurs actuelles