Aux États-Unis, le Planning familial international commercialise les organes de fœtus avortés. En France, cela ne choque apparemment pas les professionnels de la bonne conscience.
Le Planning familial international (International Planned Parenthood Fédération), auquel le Mouvement Français pour le Planning Familial adhère depuis 1960, collabore activement avec le Fonds des Nations-Unies pour la population (Fnuap) à la promotion du « contrôle des naissances », de l'avortement et de l'eugénisme sur la planète. Cette ONG au-dessus de tout soupçon, fer de lance de la culture de mort à l'échelle mondiale, a été récemment surprise une main dans le tiroir-caisse et l'autre dans la poubelle à fœtus.
Le scandale est venu d'une vidéo en « caméra cachée » tournée et diffusée au mois de juillet par une association pro-vie, le Center for Médical Progress. Piégée par un interlocuteur qui s est présenté comme un acheteur éventuel, la directrice des services médicaux du planning familial aux États-Unis, le docteur Nucatola, y avoue que son organisation vend des organes de fœtus issus d'avortements, à un tarif compris « entre 30 et 100 dollars par spécimen ». Trois autres vidéos publiées par la suite, ont montré que d autres responsables de l'ONG, comme Mme Mary Gatter, présidente du Conseil des directeurs médicaux de Planned Parenthood, négocient également les « spécimens » de fœtus humains avortés, au prix de 100 dollars « pièce » lorsqu'ils sont intacts, auprès d'intermédiaires agissant pour le compte d'universités ou de laboratoires.
Pour La Croix, tout est normal
Il s'en est suivi, outre-Atlantique, une polémique qui a conduit les sénateurs républicains à déposer une proposition de loi pour tenter d'obtenir la suppression des 560 millions de dollars de financement public dont bénéficie le Planning familial. L'alerte a été assez sérieuse pour que la Maison-Blanche annonce qu’elle opposerait son veto à toute réduction des subventions octroyées à l’organisation pro-mort. Pour Barack Obama, prix Nobel de la paix 2009 l'homicide intra-utérin et la vente des « produits » humains qui en résultent sont donc des activités à encourager…
Notons qu'en France aussi, l'antenne française du Planning familial perçoit un financement public. Les subventions de l'État atteignaient 2,6 millions d euros en 2012, que complétait une subvention de 263 000 euros au titre de la « promotion du droit des femmes ». En outre, les collectivités locales se montrent elles aussi généreuses.
Si la polémique a été vive aux États-Unis, la presse française y a peu fait écho (mis à part quelques titres comme Minute et Le Figaro), et lorsqu'elle l'a fait, c'a été, comme La Croix, pour prendre la défense du Planning familial. Dans un article publié le 16 juillet que l'on peut lire sur Internet, Stéphanie Fontenoy, collaboratrice de ce titre prétendument catholique, reproduit sans aucun recul les arguments du Planned Parenthood et les accusations de diffamation lancées par cette organisation contre les groupes anti-avortement. La journaliste explique ainsi, le plus sérieusement du monde, que le docteur Nucatola, « même si elle s exprime d'une manière technique qui peut sembler détachée, est consciente et respectueuse des lois américaines de bioéthique régissant son activité ».
Tout va donc pour le mieux dans le meilleur des mondes !
Hervé Bizien monde&vie 9 octobre 2015 n°914