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Vœux présidentiels : Macron se prend pour l’homme providentiel !

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Si l’on a eu le courage d’écouter, hier soir, les vœux d’, on aura, sans doute, été déçu par l’apparente inconsistance de ses propos. Ce qui frappe le plus, de prime abord, c’est l’emploi de procédés rhétoriques gros comme une maison, une reprise du « en même temps » pour plaire à tout le monde et un étrange zozotement dans la prononciation des « s ». Mais à relire son discours, on s’aperçoit qu’il est fort instructif : Macron est égal à lui-même, toujours prêt à rouler les Français dans la farine.

Il n’a pas émis le moindre regret sur son action face à la crise sanitaire, estimant, au contraire, tant il est infaillible, que lui et le gouvernement « [ont] fait les bons choix aux bons moments », donnant juste, en occultant sa propre responsabilité, un petit coup de griffe à ceux qui, « pour de mauvaises raisons, [ont laissé] une lenteur injustifiée s’installer » dans la vaccination. Décidément, les événements ne lui ont rien appris : « Je n’ai pas changé », aurait-il pu chanter avec Julio Iglesias. Il cherche toujours à charmer, mais son charme n’opère pas, tant sa sincérité paraît factice et son narcissisme démesuré.

Avec une fausse humilité, il déclare que « notre plus grande fierté […], ce sont les Françaises et les Français. Vous. » Il énumère « des parcours exemplaires qui sont autant de boussoles pour les temps à venir » : Marie-Corentine, Jean-Luc, Antony et Maxime, Gérald, Lucas, Rosalie, Romain, Mehdi, Wendy, sans oublier Mauricette, qui ne lui avaient rien demandé et avaient simplement fait ce qu’ils croyaient devoir faire. Mais, à ses yeux, la seule boussole, c’est lui.

Il répète le terme de « nation », voulant peut-être séduire les Français qui sont fiers de la France et défendent sa souveraineté. Il remercie tous ceux qui « nous ont permis de tenir debout et ensemble durant ces mois difficiles » et qui, « ce soir encore, le font pour la nation ». Il proclame que « cette épreuve historique a aussi révélé la solidité de notre nation ». Mais c’est pour souligner aussitôt que « notre destin est d’abord en Europe » et que « [notre souveraineté nationale] passe aussi par une Europe plus forte, plus autonome, plus unie ».

Puis c’est un appel à l’unité, moins destiné à souder les Français qu’à montrer que lui seul peut leur servir de guide : « Notre nation a traversé cette année avec une telle unité et une telle résilience : rien ne peut lui résister. Notre nation a été capable, dans ces temps difficiles, de tant d’innovation, d’inventivité, de générosité : tout lui est possible. » Il se projette dans l’avenir, annonce qu’« en refondant une société plus forte, fraternelle et durable, c’est la France de 2030 que nous bâtirons » et exhorte à préparer « dès aujourd’hui ce printemps 2021 qui sera le début d’un nouveau matin français, d’une renaissance européenne ».

Il ne lui reste plus, en conclusion, qu’à emboucher le clairon pour rendre hommage aux Français, à la France… et à lui-même : « Soyons fiers. Fiers d’être “nous”, les Français, la France. » Vous l’avez compris : il lance sa campagne présidentielle, dans laquelle il invite les Français à le suivre. Tous les moyens lui sont bons pour chercher à les duper et à gagner leur confiance. Se laisseront-ils abuser une seconde fois ?

Philippe Kerlouan

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