L'Alsace se réunifie elle-même !
Nous, qui sommes révolutionnaires de ce faux ordre établi, ne pouvons qu'approuver la décision des Alsaciens de reconquérir leur IDENTITÉ, rayée d'un trait de plume (aussi ridicule qu'injustifiable) par ce pauvre semble-Président Hollande, nullissime entre les nullissimes.
Maurras disait "Les libertés ne s'octroient pas, elles se prennent !"
lafautearousseau approuve pleinement le geste fort des Alsaciens, et souhaite poursuivre la réflexion : puisque nous sommes révolutionnaires de "cette société qui n'a que des banques pour cathédrales" et que des boutiquiers les yeux rivés sur les chiffres comme (ultra mauvais) gestionnaires, quelle nouvelle organisation territoriale allons-nous imaginer/proposer au Peuple français ?
Qui vient d'ailleurs de montrer qu'il ne nous attendra pas si nous ne proposons rien sur le sujet...
Le débat est donc ouvert : nous avions écrit ici-même - le samedi 22 août 2020 - une critique des Départements, traditionnelle à l'Action française, dès ses origines, car, on le sait, dans leur esprit, et de la façon dont ils ont été créés/imposés, les Départements étaient un acte de guerre contre la mémoire historique des communautés françaises, que l'on voulait couper de toutes ses racines pré-révolutionnaires, et dont la République idéologique niait tout en bloc : les solidarités, les héritages, les franchises et libertés locales imposées par la géographie, les intérêts et particularismes locaux.
L'Action française, fédéraliste, a donc tout naturellement combattu ces Départements, et, surtout, l'esprit mauvais qui avait présidé à leur conception et à leur installation.
(ndlr : voici les liens des deux articles en question : Tradition(s) vivifiante(s) contre Idéologie stérilisante : variations sur le Régionalisme, le Fédéralisme, l'Enracinement...
1866 : Parution de La Coumtesso, poème politique, sous forme cryptée, de Frédéric Mistral)
La clé de voûte, parfaite illustration du "roi fédérateur"...
Cependant, le sage Louis XVIII - il avait, c'est vrai, bien d'autres choses à faire !... - conserva les Départements. Puis, finalement, beaucoup de temps a passé depuis la Révolution. Aujourd'hui, ne serait-il pas possible que cette création - mauvaise dans ses origines, forme et fond confondus - ait été finalement comme digéré par la réalité, par les faits ? Léon Daudet aimait à dire que la Royauté était "le régime le plus souple" qui existât. Á lafautearousseau, nous parlons souvent, entre nous, de "Génie du Royalisme" (en paraphrasant, évidemment, le fameux ouvrage de Chateaubriand "Le Génie du Christianisme").
Ce "Génie du Royalisme", la royauté capétienne l'a prouvé en le pratiquant dès ses premiers jours et tout au long de son existence, ce qui l'a mené au brillant succès que l'on a connu : la France - qui n'existait pas avant elle - devenue une réalité, et même la première puissance du monde, conduite par cette Royauté, qui était "la flèche du progrès", comme le disait joliment Pierre Debray.
Et si, aujourd'hui et demain, ce "Génie du Royalisme" nous permettait, enfin, de sortir par le haut de l'impasse, de l'ornière dans lesquelles nous a plongées le Système ?
Ce que nous avions voulu, le jour où nous avons parlé du poème crypté de Frédéric Mistral, La Coumtesso, c'était simplement rappeler les options fédéralistes de Maurras et d'Amouretti. Mais il est vrai que tout cela remonte à un siècle, et plus, maintenant, et que nous sommes bien... en 2021 ! Deux fidèles amis et lecteurs, Richard et Catoneo, nous avaient immédiatement envoyé chacun un commentaire sur cette note, et vous les retrouverez ci-après. Nous ouvrons aujourd'hui un débat sur ce sujet, à la lumière de ce qui vient de se passer en Alsace :
quelle nouvelle organisation territoriale les royalistes/révolutionnaires que nous sommes vont-ils imaginer/proposer au Peuple français ?
En guise de début de réponse :
1. Oui, Catoneo, les Départements, après deux siècles, sont eux aussi devenus une réalité historique, une "tradition" de fait, même s'ils ont été conçus pour casser les identités régionales. Et, oui, ils font maintenant partie de notre Histoire.
Mais on peut proposer une grande économie et une grande simplification administrative en fusionnant partout où c'est possible les Départements et les actuelles Régions.
2. Pourquoi d'ailleurs ne pas redonner à celles-ci l'appellation historique de "Province", qui a une charge affective plus forte que le technocratique "régions" ? En allemand, "land" (d'où vient "länder") signifie "terre", terme plus concret et plus chargé d'émotion et d'affectivité que "région". Un exemple : en Bretagne, les élections départementales dans les cinq départements (Finisterre, Côtes d'Armor, Morbihan, Ille et Vilaine et, bien sûr, Loire atlantique) formeraient l'Assemblée provinciale, et l'on supprimerait l'actuel doublon "départemental/régional". Idem en Provence, formée des six département des Bouches-du-Rhône, Var, Alpes maritimes, Vaucluse, Alpes de Haute Provence et Hautes Alpes...
3. Se poserait alors le problème des anciennes provinces d'avant 89 qu'il est hors de question d'imaginer ressusciter telles quelles : imagine-ton un Comté de Foix ou une Aunis ou même un Orléanais ? Il est clair qu'un effort d'imagination doit être fait. Si nous combattons ce qu'il y a eu de pervers dans la création des Départements, et surtout la façon dont elle a été faite, on peut fort bien arriver à concilier reconnaissance et renaissance des grands ensembles économiques et culturels existant encore (Bretagne, Provence, Normandie, Alsace...) eux-mêmes s'administrant en départements, devenus en quelque sorte "structures internes " de la Province..
4. On pourrait aussi imaginer la création de deux nouvelles Provinces :
- en accédant enfin à la vielle demande - légitime - des Basques, qui souhaitent un département basque depuis des décennies : pourquoi n'auraient-ils pas, mieux qu'un département, une Province, dont le Labourd, la Soule et la Basse Navarre seraient les composantes ?
- et en créant une Province de Vendée, puisqu'il est manifeste qu'une véritable spécificité s'est dégagée dans ce département, aussi bien sentimentale et historique que, tout simplement, économique...
5. Bref, le problème n'est pas si simple, mais Léon Daudet a raison, et la Royauté est le régime le plus souple qui existe...
Tous les avis sont les bienvenus. Nous les publierons ici-même, en commençant par rappeler les deux premiers, d'août 2020 : les derniers arrivés apparaitront donc en premier, dans la liste ci-dessous...
Avis des lecteurs
2. De Catoneo :
Qui m'a dit que les "départements" étaient dans les tiroirs de Calonne ?
D'ailleurs les réformes de fond de la Constituante n'auraient jamais été aussi rapides si beaucoup n'étaient pas en projet déjà dans les ministères de l'Ancien régime.
Les départements avaient été jugés utiles pour mettre un terme au fatras des bailliages. 230 ans plus tard ils sont toujours la circonscription de base pour le contrôle des populations, l'aménagement du territoire, la collecte d'impôts et, contredisant Maurras, ils sont devenus une identité.
A la question "d'où es-tu ?" il n'y a que deux réponses :
- une métropole connue
- un département
1. De Richard :
Oui , ce sont là de très bon textes .
Mais ... [ et le train dans tout ça ? ] N' a t'il favorisé les déplacements vers Paris : touristes, provinciaux quittant la rudesse de leur pays et cetera; la fin des coutumes régionales fut consommée à la fin de la première décennie du XXe alors que tout le dix-neuvième avec les départements -non remis en cause par les divers régimes- n'avait rien changé pour ce qui est dessus dites coutumes .
Maintenant , c'est l'avion , et ce sont les nations qui risquent de devenir folkloriques; il faut entendre les raisonnements d'une certaine jeunesse qui se gargarise d'E. Macron ( avec les grands-parents qui valident ) pour craindre le pire.