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Politique d’ouverture du Rassemblement National : la preuve par les régionales de juin 2021

Politique d’ouverture du Rassemblement National : la preuve par les régionales de juin 2021

S’agit-il d’ouverture ou de normalisation ? D’un manque de cadres historiques de la période FN ou d’une volonté de séduire l’électorat LR qui partage une majorité des idées du RN ? Quels signes pour l’électorat populaire de gauche touché de plein fouet par la précarité et l’immigration-invasion ? Éléments de réponse dans cet article de Public sénat :

(…) À observer la stratégie du Rassemblement national (RN) pour les élections régionales de juin prochain, il apparaît que l’ancien parti de Jean-Marie Le Pen tente de convaincre des électeurs de droite plus « classique ».

 

En témoigne la dernière investiture du parti pour les régionales en Occitanie : ce sera l’ancien député Les Républicains (LR) Jean-Paul Garraud, devenu eurodéputé RN en 2019, qui conduira la liste, a annoncé le parti mardi. Ancien magistrat, Jean-Paul Garraud est l’auteur principal de la contre-proposition du RN sur le séparatisme. Il a été aussi rapporteur de la loi de 2010 qui interdit la dissimulation du visage dans l’espace public, comme avec le voile intégral. Cette candidature permet notamment de rallier le maire de Béziers Robert Ménard, fervent partisan de « l’union des droites », qui avait songé à se présenter avec la maire LR de Montauban Brigitte Barèges, récemment condamnée à cinq ans d’inéligibilité.

En interne, Jean-Paul Garraud a d’ailleurs été préféré au maire de Beaucaire (Gard), Julien Sanchez, porte-parole du RN et plus proche d’une ligne identitaire que Marine Le Pen s’applique à gommer depuis l’été 2020. En juillet, la patronne du RN a procédé à un large remaniement de la commission nationale d’investiture, comme le dévoilait le Figaro. L’eurodéputé Nicolas Bay, l’avocat et député européen Gilbert Collard et d’autres figures moins connues en avaient notamment fait les frais.

L’heure est au « recentrage » pour l’ancien parti du « Menhir ». Jean-Paul Garraud en convient lui-même au Monde : il se veut « un candidat d’ouverture ». « On veut faire comprendre qu’on ne peut plus être aveuglé par un cordon sanitaire qui fait peur, alors qu’une majorité de gens partage ce qu’on dit. Si les gens se libèrent, je suis persuadé qu’on peut gagner des régions, voire le pays ! », veut-il croire.

Dans son sillage, le RN avait déjà annoncé l’investiture dans le Grand Est de l’ancien militant de Debout la France, Laurent Jacobelli, devenu porte-parole du parti. En région PACA, bastion du RN, c’est l’ancien ministre sarkozyste Thierry Mariani, élu eurodéputé RN, qui est pressenti pour affronter son ami depuis « trente ans », le président LR sortant Renaud Muselier. Ni Mariani, Ni Garraud ne sont membres du RN… tout comme Hervé Juvin, désigné tête de liste dans les Pays de la Loire. Essayiste et homme d’affaires, âgé de 64 ans, il a créé en fin d’année dernière le Parti Localiste, pour mettre l’accent sur l’écologie, l’identité, ou les territoires. Dans les Hauts-de-France (…), c’est Sébastien Chenu, 47 ans, porte-parole du RN et lui aussi transfuge de la droite qui mènera la liste.

Parler à l’électorat de droite, le parti l’assume. « Oui il y a une volonté d’ouverture, c’est assez légitime d’aller chercher un électorat de droite », estime auprès de Public Sénat Bruno Gollnisch, membre du bureau national du RN. « Garraud, Mariani, ce sont des ralliements très intéressants », observe-t-il. Et de poursuivre : « L’électorat de la droite classique a toujours été composite. Il y a parmi ces électeurs, des gens beaucoup plus proches de nos convictions, que celles de Xavier Bertrand, ou ayant compris que Sarkozy n’avait tenu aucune de ses promesses. Je pense qu’il y a une large partie de cet électorat qui pourrait nous être acquise. »

Quand ce ne sont pas des transfuges de la droite, le RN envoie sa jeune garde, faute de cadres. En Bourgogne Franche-Comté, ce sera le conseiller régional Julien Odoul, 35 ans. En Nouvelle-Aquitaine, Edwige Diaz, 33 ans, dirigera la liste du RN. En Centre-Val de Loire, le RN présente un Aleksandar Nikolic, 34 ans, ancien militant du Parti communiste.

Seuls véritables cadres, le numéro deux du parti, Jordan Bardella, pourrait lui s’investir en Ile-de-France, quand Gilles Pennelle tentera de s’emparer de la Bretagne, longtemps aux mains de Jean-Yves Le Drian. Des cas restent à trancher : l’Ile-de-France et PACA donc, mais aussi la Normandie, où Nicolas Bay est pressenti, et l’Auvergne-Rhône-Alpes où il faut départager Alexis Jolly, militant RN de longue date, et Andrea Kotarac, transfuge de la France Insoumise (…)

Mais peu de régions semblent réellement prenables. « Il y a des chances sur le plan politique plus fortes dans les Hauts-de-France, en PACA », remarque prudemment Bruno Gollnisch. Proche d’Emmanuel Macron et président du groupe RDPI (LREM) au Sénat, François Patriat fait le même constat. « Il y a un risque FN dans au moins 5 régions françaises, dont le Nord, en PACA et en Normandie. Chez moi, en Bourgogne, ils seront peut-être à 30 % », échafaude le sénateur de la Côte-d’Or. « S’ils veulent progresser, ils doivent chasser sur les terres des Républicains », convient l’ancien socialiste (…)

https://www.lesalonbeige.fr/politique-douverture-du-rassemblement-national-la-preuve-par-les-regionales-de-juin-2021/

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