Nouveau scandale pour l’UNEF. Le syndicat étudiant s’est illustré ce week-end en relayant un collage d’affiches très hostile à deux professeurs de Sciences-Po Grenoble, les accusant d’islamophobie. Dans un contexte où un professeur, Samuel Paty, avait été décapité par un jeune Tchétchène il y a seulement quelques mois pour une supposée « islamophobie », cette nouvelle polémique pourrait sonner le glas du syndicat étudiant historiquement proche du PS.
Retour sur les cinq plus gros scandales de l’UNEF.
- Notre-Dame de Paris
Le 15 avril 2019, la cathédrale Notre-Dame de Paris s’embrasait. Une heure après le début de l’incendie, des membres de l’UNEF s’illustraient sur Twitter en multipliant les posts : «Je m’en fiche de Notre-Dame de Paris car je m’en fiche de l’histoire de France je sais pas quoi, allez-y mentionnez-moi» écrivait la vice-présidente de l’Unef-Lille, Hasfa Askar, avant de poursuivre « Wallah vous aimez trop l’identité française alors qu’on s’en balek objectivement c’est votre délire de petits blancs. » Edouard Le Bert, l’un des responsables de l’Unef Rennes, se moquait de l’émotion suscitée par l’incendie en tweetant : « Ca y est drame national, une charpente de cathédrale brûle». D’autres membres du syndicat étudiant en ont rajouté une couche, (preuve qu’il ne s’agit pas de prises de position isolées), comme Amélie Bastien, présidente de l’Unef Haute-Vienne, qui a affirmé qu’elle ne « respecte pas les symboles et valeurs de la France » et que « franchement les blancs font pitié ».
L’UNEF s’est fendu le lendemain de deux tweets peu convaincants pour se dissocier des propos tenus par ses cadres, dont certains ont effacé leurs tweets ou ont carrément fermé leur compte.
- Abus sexuels
Toujours prompt à dénoncer des prétendues oppressions subies par les femmes, le syndicat a en revanche dissimulé pendant des années des agressions sexuelles et des viols commis dans ses rangs. En 2018, des anciennes militantes de l’Unef révèlent de nombreux abus sexuels commis entre 2007 et 2015, le tout dans un silence assourdissant du syndicat. En 2007, Jean-Baptiste Prévost, ancien conseiller parlementaire, prend la tête de l’Unef : sa présidence sera marquée par de nombreuses dérives, dont les militantes feront les frais. Celles qui dénonçaient les abus et les agressions sexuelles commises par les cadres se voyaient intimer l’ordre de se taire : « Le cercle de la direction nationale avait une espèce de protection invisible » témoigne Sarah Aoudia, ex-présidente de l’Unef Nîmes.
- Le hidjab de Maryam Pougetoux
Le 17 septembre 2019, à l’Assemblée nationale, Maryam Pougetoux, âgée de 21 ans et vice-présidente de l’Unef, apparaît voilée. Des députés quittent alors la commission parlementaire travaillant sur les effets de la crise sanitaire sur la jeunesse. Ce n’était pas la première fois que la jeune femme déclenchait une polémique, puisque elle avait donné une interview à M6 le 12 mai 2018 en arborant un hidjab, un voile couvrant sa tête et son cou. Le syndicat a été accusé de promouvoir l’islam politique, créant la défiance même dans ses propres rangs. Julien Dray, conseiller régional PS, déclarait sur Twitter : « En tant que membre fondateur de l’UNEF… la direction du syndicat qui accepte cette jeune dame comme dirigeante souille tout notre combat mené dans les universités… bien des membres de l’UNEF doivent être effarés… ». Comme à son habitude, l’UNEF a réagi en accusant leurs détracteurs de « racisme », d’ « islamophobie » et de « sexisme », sans répondre sur le fond et l’influence réelle de l’islamisme dans leurs rangs.
- Les réunions non-mixtes et les salles de prières
« Interdit aux Blancs » : voilà comment le collectif afroféministe Mwasi présentait son festival Nyansapo, organisé les 29 et 30 juillet 2017 à Paris. Alors que le maire Anne Hidalgo dénonçait l’événement, l’UNEF soutenait le collectif et interpellait Anne Hidalgo en affirmant que la non-mixité n’était pas une discrimination.
L’année précédente, l’UNEF s’était illustrée sur la question du communautarisme : lors d’un Collectif national, le syndicat avait ouvert une salle de prière pour les musulmans dans une université.
- L’étudiant imaginaire de Tolbiac blessé ou tué (au choix)
Le vendredi 20 avril 2018, les CRS évacuent la faculté de Tolbiac, dans le 13ème arrondissement de Paris, alors bloquée depuis trois semaines par des étudiants opposés à la réforme de l’accès à l’université. Très vite, une rumeur se propage sur les réseaux sociaux : lors de l’évacuation, un étudiant aurait été gravement blessé par la police. Certains l’annoncent même décédé. Dans l’après-midi, les médias s’emparent de l’affaire et l’hebdomadaire Marianne publie le témoignage de Jaspal De Oliveira Gill, représentante de l’Unef à l’université Paris 1, affirmant qu’un étudiant se trouve dans le coma après une grave chute pour échapper aux policiers.
Une « affaire » rapidement démentie par la Préfecture de Police, les hôpitaux, et par le journal Libération, qui a enquêté : aucun étudiant n’avait été blessé et ne se trouvait entre la vie et la mort après l’évacuation de Tolbiac. Leïla, une étudiante qui affirmait avoir vu « un gars […] la tête complètement explosée, une flaque de sang énorme » a avoué avoir menti…