Abdelhakim Sefrioui, militant islamiste inscrit au fichier des personnes radicalisées et installé en France depuis 1982, reste mis en examen pour « complicité d’assassinat en relation avec une entreprise terroriste » du professeur Samuel Paty, décapité par un Tchétchène le 16 octobre 2020. La cour d’appel de Paris a confirmé sa mise en examen ce lundi.
Retour sur le rôle d’Abdelhakim Sefrioui dans l’attentat de Conflans-Sainte-Honorine dans les Yvelines.
Abdoullak Anzorov, Tchétchène âgé de 18 ans, fiché S et bénéficiant du statut de réfugié, avait assassiné le professeur d’Histoire-Géographie Samuel Paty après qu’il a montré des caricatures de Mahomet lors d’un cours. Mais avant cet attentat, tout un réseau s’était mis en place pour dénoncer et trouver le professeur… un réseau dans lequel Abdelhakim Sefrioui aurait joué un rôle crucial. En effet, dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux le 11 octobre 2020, le militant islamiste, accompagné d’un parent d’élève, assurait agir « au nom du conseil des imams de France » et réclamait la « suspension immédiate de ce voyou [Samuel Paty] ». Il appelait les parents musulmans à se mobiliser pour obtenir son exclusion, tout en dressant le portrait d’une France islamophobe dont le professeur était le fer de lance. Abdelhakim Sefrioui est accusé d’avoir, par cette vidéo, « facilité la définition d’un projet criminel ».
Ancien imam et militant bien connu des services de renseignements, l’homme n’en est pas à son coup d’essai : au début des années 2000, il avait harcelé la municipalité des Ulis, en Essonne, dans le cadre d’un projet de mosquée. Fondateur du collectif Cheikh Yassine, il s’était illustré avec d’autres membres pour avoir harcelé en 2010 l’imam de Drancy, jugé trop favorable à un islam de France. Abdelhakim Sefrioui accusait l’imam d’être « un pion des sionistes, […] manipulé par le CRIF ». En 2011, il manifestait devant le lycée Auguste-Blanqui de Saint-Ouen, en Seine-Saint-Denis, reprochant au corps enseignant d’avoir voulu interdire à une élève le port en classe de l’abaya, une tenue islamique couvrant tout le corps.
Dans le dossier de l’assassinat de Samuel Paty, quatorze personnes sont mises en examen en plus d’ Abdelhakim Sefrioui.