Yves Thréard
Un prête a été tué en Vendée. Son meurtrier, déjà poursuivi pour avoir mis le feu à la cathédrale de Nantes l’année dernière, sest rendu de lui-même. L’heure est à la pri§re et au recueillement chez les catholiques, déjà durement frappés par le terrorisme islamique. En 2016, le père Jacues Hamel étit égorgé en son église de Saint-Etienne-du-Rouvray, en Seine-Maritime. En octobre dernier, une attaque causait la mort de deux fidèles et du sacristain de la basilique de Nice.
Cette fois, l’islamisme n’est pas à l’origine du drame. Le bourreau d’Olivier Maire est un migrant rwandais de confession catholique qu’il avait recueilli par générosité dans la communauté des Montfortains, dont il était le père supérieur, à Saint-Laurent-sur-Sèvre. Au-delà de ses motifs, cette tragédie suscite, à juste titre, l’indignation. Jamais elle n’aurait dû se produire. Elle illustre, jusqu’à la carica- ture, la faillite de la France dans la lutte contre la criminalité et l’immigration illégale. Deux sujets qui, n’en déplaise aux professeurs de morale, sont souvent liés. Dans cette histoire, l’impensable le dispute à l’absurde.
Arrivé en 2012 du Rwanda à l’âge de 31 ans, Emmanuel Abayisenga n’obtient pas l’asile dans notre pays. Les refus se succèdent. Une ultime obligation de quitter le territoire lui est signifié en novembre 2019. Décision non suivie d’effet, comme les précédentes, et comme dans l’immense majorité des cas depuis des années. Pire, quelques mois plus tard, il provoque l’incendie de la cathédrale de Nantes, qui l’avait engagé, sans papiers comme bénévole.
D’abord placé en détention provisoire, il est mis sous contrôle judiciaire, en attendant son procès, prévu pour 2022. État qui empêche toutefois, au regard du droit, son expulsion. Après le laxisme administratif, le pointillisme kafkaïen de la justice.
Le meurtrier aurait naguère reproché à la France de ne l’avoir pas régularisé. Il serait aussi atteint de troubles psychiatriques. Une chose est sûre : les autorités françaises sont responsables, et coupables, de sa présence illégale sur notre sol.
Source : Le Figaro, 10/08/2021