Iris Bridier
L’hystérisation du débat commence à prendre des proportions chez certains de nos confrères qui ne vont guère améliorer la confiance des Français vis-à-vis de la profession. « Merdias », « journaleux » : les mots sont souvent cruels pour désigner celui qui a pour vocation d’informer. Parfois, et souvent ces derniers temps, certains journalistes soucieux de bien faire leur travail ne font que répéter à longueur d’onde, d’antenne ou d’édito jusqu’à saturation l’incitation à la vaccination. Et l’on peine à distinguer la communication gouvernementale de la véritable et objective information.
Quand des journalistes n’hésitent pas à poser leur caméra en réa pour recueillir les confessions de celui qui regrette de ne pas être vacciné, au prix d’une grande instrumentalisation de la détresse et d’un voyeurisme déplacé, quand le patron de VSD insulte violemment ceux qui ne sont pas vaccinés, quelle est la fin ?
Ainsi, sous des apparences altruistes et bienveillantes (se protéger et protéger les autres), le message ne passe plus, depuis longtemps, il divise et désormais méprise, installe tranquillement deux catégories de personnes sur des critères de santé, avec plus ou moins de libertés. Alors, à court d’arguments, on dérape et on devient grossier.
« Illettrés », « cloportes », « gros connard », « gros loser » : c’est en ces termes pour le moins fleuris que, dans son dernier édito, le patron de VSD traite les personnes non vaccinées, ces Illuminatis. Les restaurateurs ne sont pas en reste non plus : « abreuvés de pognon », ils sont « revanchards et ingrats ». Et M. Ghosn nous invite à « arrêter de le faire chier ». Qui cela ? Celui qui nous « a sauvés ». Non pas le Messie mais ici, Emmanuel Macron ! « Il est tellement plus intelligent et alerte que vous tous. » Le lecteur a le droit au « TA GUEULE » ou « arrêtez de faire chier, allez vous faire vacciner et fermez-là, vous polluez ». Il est évident que face à la portée de ces arguments, il devient difficile de s’écouter et débattre paisiblement.
Alors, un conseil, cher M. Georges Ghosn, vous qui magistralement contribuez à déshonorer notre belle profession, quand vous écrivez que « la connerie n’a plus de limite » et que vous vous permettez de nous donner des leçons de respect, peut-être que chacun pourrait commencer par balayer devant sa porte ?