La pression migratoire ne faiblit pas au sud de l’Europe. Pire, elle augmente fortement. En Italie, le ministère de l’Intérieur a déjà recensé plus de 30 300 arrivées cette année, soit le double du nombre enregistré à la même époque l’année dernière. L’île de Lampedusa est une fois de plus submergée par les arrivées de Tunisiens sur des embarcations de toutes sortes, et les ONG sont à la manœuvre pour assurer la navette entre la Libye et l’Italie.
Dimanche, l’Ocean Viking, qui appartient à l’ONG française SOS Méditerranée, a débarqué 549 « migrants » au port de Pozzallo dans le sud de la Sicile. L’Ocean Viking est subventionné par un certain nombre de collectivités locales françaises, y compris par la ville de Paris. La veille, c’est le Sea-Watch 3 de l’ONG allemande Sea Watch qui débarquait près de 260 immigrants illégaux dans le port sicilien de Trapani, à l’ouest de l’île. Sur ces centaines de migrants, parions que d’ici quelques semaines à quelques mois beaucoup se trouveront sur le territoire français et une partie d’entre eux viendront très probablement alimenter les campements urbains qui pourrissent la vie des Parisiens. A propos de la dernière navette de l’Ocean Viking, l’édition sicilienne de la Gazzetta del Sud online nous apprend qu’elle a assuré le transport à 502 hommes dont 107 « mineurs » – principalement non accompagnés – et 47 femmes. Ils proviennent de 21 pays dont le Bangladesh (pour 107 d’entre eux), l’Egypte (72), le Mali (54), le Maroc (50) et l’Erythrée (49). Accessoirement, 30 de ces immigrants illégaux ont été testés positifs au coronavirus à leur arrivée.
“Urgence sanitaire” en Sicile
Quand le gouverneur de Sicile Nello Musumeci parlait il y a quelques jours d’« urgence sanitaire » à cause de l’arrivée massive de « migrants », le ministre de l’Intérieur italien rétorquait que ces « migrants », après une période de quarantaine, sont redistribués sur le territoire national et qu’il n’y avait donc pas urgence sanitaire en Sicile.
L’augmentation du nombre d’immigrants illégaux favorisée par la politique d’accueil du gouvernement Draghi et de son ministre de l’Intérieur Luciana Lamorgese contraint le chef de la Ligue Matteo Salvini à réagir, puisqu’il a choisi de participer à ce gouvernement d’union nationale censé redresser l’Italie après la pandémie de Covid-19. Répondant à Mme Lamorgese qui affiche son impuissance face aux arrivées. Salvini rappelle que, lorsqu’il occupait lui-même son poste de ministre de l’Intérieur, il avait réussi à réduire très fortement le nombre d’arrivées. Accessoirement, le nombre de noyades, qui est à nouveau en forte augmentation, avait lui aussi beaucoup baissé quand Salvini était ministre de l’Intérieur.
Olivier Bault
Article paru dans Présent daté du 11 août 2021