Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

La drôle de campagne présidentielle

808756340.jpg

Stéphane Dupont

On ne pourra pas leur reprocher de s’économiser. Les Français ne sont pas tous encore rentrés de vacances, mais les candidats – déclarés ou non – à la présidentielle ne ménagent pas leur peine pour faire parler d’eux.

Ce week-end, dans le « JDD », Xavier Bertrand s’en est pris vertement à Emmanuel Macron sur l’islamisme, après s’être affiché avec son épouse dans « Paris Match ».

Sa rivale, Valérie Pécresse, se confie quant à elle longuement au « Point ». Et Laurent Wauquiez devrait dire d’ici à la fin de la semaine et sa traditionnelle ascension du mont Mézenc s’il se lance, lui aussi, dans la course.

A gauche, Arnaud Montebourg a, lui, fait savoir, il y a quelques jours, qu’il serait sur la ligne de départ le 4 septembre. Les écologistes ont mis en branle leur primaire lors de leurs Journées d’été qui se sont achevées samedi à Poitiers. Jean-Luc Mélenchon fera sa grande rentrée le week-end prochain, pendant qu’Anne Hidalgo sera l’invitée vedette de l’université d’été du PS à Blois. La maire de Paris a profité des JO de Tokyo pour parfaire sa stature internationale et ne cache plus son envie d’en découdre.

Emmanuel Macron n’est pas en reste. Déjà en campagne pour sa réélection, en première ligne dès qu’il en a l’occasion, comme  cette semaine sur l’Afghanistan ou les feux de forêts, le chef de l’Etat multiplie les prises de parole, occupe le terrain, ne laisse pas le moindre espace à ses – nombreux – adversaires. Mais toute cette agitation ne semble rencontrer aucun écho dans l’opinion, ne susciter qu’une indifférence polie. Comme si ce début de campagne tournait à vide. « Les électeurs n’ont pas la tête à la présidentielle, constate le politologue Pascal Perrineau. Les Français sont confinés démocratiquement. L’épidémie de Covid-19 brouille tout. » La situation sanitaire monopolise en tout cas toute l’attention, comme c’est le cas depuis un an et demi déjà. Ce qui s’est traduit notamment par des taux d’abstention record aux élections municipales, puis départementales et régionales.

Et nul ne sait combien de temps tout cela peut durer. Encore un bon moment probablement, vu la virulence du fameux variant Delta et une possible nouvelle mutation du virus. Peut-être même jusqu’à la toute dernière ligne droite de la présidentielle.
La campagne de 2017 avait été inédite avec son lot de rebondissements et la victoire in fine d’un outsider. Celle de 2022 pourrait bien être tout aussi atypique.

Source : Les Echos, 23/08/2021

http://synthesenationale.hautetfort.com/

Les commentaires sont fermés.