Non.
Je suis noire, Malienne, d’ethnie Karo.
La France m’a accueillie, éduquée, nourrie, soignée. Elle m’a permis de faire des études et de trouver un bon emploi.
Elle m’assure que ma liberté individuelle, ma personne, mes opinions… Sont respectées.
Vous croyez que j’aurai pu connaitre le 10ème de cela au Mali ?
Mon ethnie d’origine, les Karo, ont été réduits en esclavage par les ancêtres de Traoré, l’ethnie Soninké. Et ce pendant des millénaires.
Bien que l’esclavage soit officiellement interdit au Mali (grâce aux Européens), nombre de ceux et celles qui en descendent sont encore considérés comme des citoyens de seconde zone, inéligibles et souvent relégués aux emplois les plus vils.
LIGNE DIRECTE – Résister à « l’esclavage par ascendance » dans le sud-ouest du Mali
Et sans jeter la pierre à tous les Bassinké (dont la majorité essaie simplement de s’en sortir sans faire de mal à quiconque), il existe encore un sentiment de ‘race des seigneurs’ largement répandu (et une idéologie qui ferait passer JM le Pen pour un centriste sous Valium)
Mali : Kayes, l’esclavage en héritage
Y a t’il du racisme en France ? Oui. Et il ne m’a jamais empêché d’étudier, de travailler, de me loger. Au Mali, le racisme m’aurait probablement beaucoup plus touchée au quotidien, et il aurait pu me tuer… Comme il a tué mes deux oncles… qui avaient déplu aux mauvaises personnes (je vous laisse deviner qui).
Quant à l’Impérialisme ou le colonialisme, ne me faites pas rire. Il y a eu de très nombreux peuples impérialistes en Afrique, qui ont régné par la conquête, la terreur et l’esclavage.
Esclavage en Afrique — Wikipédia
l’Occident a commis des horreurs. MAIS ils ont arrêté l’essentiel de la traite négrière (ET ont forcé les pays africains à le faire).
Et pour la France, le moins que l’on puisse dire est qu’elle offre leur chance à tous ceux et celles qui foulent son sol. J’en sais quelque chose.
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Pour en revenir à la fameuse l’affaire Traoré (en France). J’ai été leur voisine pendant 2 ans, et j’ai TOUT fait pour les éviter.
Ce ne sont pas des victimes du racisme. C’est une famille de petits délinquants violents, essayant de régner par la peur et de profiter au maximum du système.
Au Mali, Soninké ou pas, leur comportement récurrent leur aurait valu de finir lynché par la foule, ou battu à mort par nos policiers au premier signe de manque de respect. Ca n’aurait pas trainé.
Utiliser leur histoire, les considérer comme de symboles ou des martyrs est une ESCROQUERIE.