De Stéphane Buffetaut, élu de Vendée, ancien député européen, pour le Salon beige :
Beaucoup se souviennent de l’étrange cérémonie initiatique organisée au lendemain de l’élection d’Emmanuel Macron, dans la cour du Louvre, devant la pyramide de Pei. Certains pouvaient mettre un espoir dans cet homme jeune qui semblait manifester le souhait de rompre avec certaines scléroses françaises et de rendre quelque dignité à une fonction présidentielle ridiculisée par son prédécesseur.
Pourtant, chacun savait qu’il représentait le plus pur spécimen d’une caste dirigeante déracinée qui prospère partout dans le monde occidental à l’ombre du mercantilisme mondialisé. Produit de ce système, version française, qui mélange haute nomenklatura publique, finance et cercles politiques, grâce à l’opportune éviction judiciaire du seul candidat qui aurait pu l’inquiéter, notre jeune homme fut placé là où l’on voulait qu’il fût. Jacques Attali ne faisait pas mystère de l’avoir parrainé – au sens d’Al Pacino sans doute!
Il invoquait Jupiter et la verticalité du pouvoir dans des mises en scène qui le menait du palais du Louvre à celui de Versailles. Ce qui aurait dû éveiller une certaine méfiance, car un président élu, qui n’est jamais que le chef d’une faction qui l’a emporté contre une autre, qui se pare de symboles royaux, est par définition soit dangereux soit ridicule. N’est pas roi qui veut. L’incarnation charnelle d’une nation dans sa profondeur historique ne peut être le fruit de la bonne fortune électorale.
A entendre l’homme, une interrogation est vite née dans l’esprit des Français : Emmanuel Macron aime-t-il les Français? Et, à défaut de les aimer, car on ne peut aimer tout le monde contrairement à ce que prétendrait notre époque geignarde, les respecte-t-il ? La même question vaut au demeurant pour la France. Nombre de ses déclarations permettent de dessiner une réponse. Inquiétante, voire glaçante. Dans le principe, un chef d’Etat se doit d’être pacificateur et unificateur. Or l’étrange talent du Président de la République est précisément le contraire : il divise la société, hystérise les relations sociales, exaspère le peuple.
Le personnage qui discerne « les gens qui réussissent » et ceux « qui ne sont rien » (juillet 2017), qui, alors qu’il était ministre de l’Economie, relevait qu’aux abattoirs de Gad travaillait « une majorité de femmes, pour beaucoup illettrées » (septembre 2014), qui compare de façon défavorable les Danois luthériens aux « Gaulois réfractaires au changement » (août 2018), qui conseille à un jeune horticulteur au chômage de traverser la rue pour trouver un travail dans la restauration (septembre 2018) ne manifeste pas un franc-parler salutaire, mais une condescendance et même une morgue de caste. Oser considérer qu’il y a des « gens qui ne sont rien » traduit un mépris profond pour les « humbles et les sans grades », les petits, les modestes. C’est d’une radicalité anti-chrétienne pire que celle des bouffeurs de curé de la troisième république.
Sa déclaration du 12 juillet de cette année, au cours de laquelle il a annoncé la mise en place d’un laisser-passer sanitaire pour le 9 août traduit, peut-être mieux que tout, le profond mépris qu’il a pour les Français ainsi qu’une forme de cynisme sadique. On peut certes reprocher beaucoup de choses à Emmanuel Macron mais pas d’être stupide. En indiquant le 12 juillet qu’il entendait mettre en place un laisser-passer sanitaire vingt-huit jours plus tard, il savait pertinent bien que les Français non vaccinés ou n’ayant reçu qu’une dose n’auraient pas le temps de se faire vacciner totalement dans le délai imparti. C’est donc très délibérément qu’il a décidé de pourrir les vacances d’un grand nombre de gens et l’activité de professionnels de la culture, du spectacle, du cinéma, des loisirs, de l’hôtellerie et de la restauration. Et ceci après bientôt un an et demi d’une vie sociale et économique marquée par les confinements, les mesures administratives absurdes, l’angoisse distillée par les médias du système. C’est donc sur un peuple épuisé, à juste titre exaspéré par les délires étatiques, que Macron a déversé en termes cafards son mépris sur ce peuple de « Gaulois réfractaires » qu’il aime si peu.
Faut-il rappeler qu’au début de l’épidémie, il nous était expliqué qu’il fallait cinq à dix ans pour mettre au point un vaccin, ce qui justifiait les confinements à répétition et les « gestes barrières »? Dès lors, les doutes de certains quant à des vaccins dont les essais cliniques de phase trois ne sont pas achevés, ne sont guère surprenants et devraient être entendus sans dédain. Ce que j’écris d’autant plus aisément que je suis moi-même vacciné depuis plusieurs mois. Mais plutôt que de faire de la pédagogie appuyée sur des données claires, il a été préféré des méthodes de coercition digne de l’Allemagne de l’est. Ceci venant après des injonctions gouvernementales contradictoires. N’a-t-on pas entendu une porte-parole du Gouvernement et un ministre de la Santé affirmer que les masques étaient inutiles pour ensuite punir les Français d’une amende de 135 euros s’ils n’en portaient pas? De la même façon, les tests furent déclarés sans intérêt puis nécessaires et enfin le Président de la République en personne n’a-t-il pas déclaré à la presse régionale qu’il n’imposerait pas de laisser-passer sanitaire pour décider l’inverse ? Comment s’étonner du scepticisme de nos concitoyens ?
Si Emmanuel Macron n’aime pas les Français, à tout le moins, aime-t-il la France ? Après tout le général De Gaulle prenait les Français pour des veaux, mais au moins aimait-il la France et avait des ambitions pour elle, ce qui était, d’une certaine façon, une marque d’estime pour les Français qu’il savait capable de grandes choses. Là encore, le doute est permis en ce qui concerne l’actuel président de la République qui n’hésite pas à mettre la France dans le même sac que l’Allemagne d’Hitler ou le Cambodge de Pol Pot, en déclarant qu’elle était coupable de crime contre l’humanité en raison de la colonisation (mars 2019).
Le même personnage nous informe également qu’il n’existe ni culture ni art français (février 2017), tant son idéologie de déraciné mondialisé l’aveugle et l’empêche de connaître, de percevoir, de sentir et enfin d’aimer le pays qu’il prétend gouverner. Suprême délicatesse, il aime à proférer ses propos anti-français depuis l’étranger (Copenhague, Londres, Alger). Sa volonté de destruction de tous les repères qui permettent aux êtres humains de vivre en harmonie dans l’enracinement de leur identité personnelle, familiale, culturelle, professionnelle, nationale, européenne est telle qu’il n’hésite pas à déclarer que c’est un problème de croire « que pour être père, il faut être un mâle » (février 2020). L’homme est avant tout un destructeur au nom d’une sinistre idéologie mercantile et déracinée qui rêve d’un gouvernement mondial par une caste supérieure désireuse d’imposer son pouvoir à une humanité déshumanisée et de régenter des individus déstructurés, déboussolés, manipulés par une propagande servie par les médias du courant dominant, qui est celui du chien crevé au fil de l’eau.
Finalement rien de nouveau sous le soleil, Marx et Lénine avait inventé la classe supérieure, le prolétariat, qui avait le droit d’imposer sa dictature au reste de la société au travers de son avant-garde consciente, le parti communiste, ceci dans le sang et les goulags. Hitler affirmait qu’il existait une race supérieure, qui pouvait asservir les races inférieures par l’esclavage et l’extermination. Aujourd’hui, nos idéologues du déracinement et de la déconstruction installent une caste supérieure mondialisée qui impose à son seul profit (1% de la population mondiale possède 50% de la richesse mondiale), au nom d’une pseudo rationalité économique et technicienne, sa volonté de puissance à des peuples décérébrés, atomisés, déracinés.
Comme Robespierre qui voulait « régénérer » le peuple français par la Terreur, en laquelle il voyait « l’émanation de la vertu », comme Lénine qui entendait créer un homme nouveau grâce à une révolution prolétarienne qu’il ne concevait pas « sans terreur de nature industrielle », comme Hitler qui entendait assurer la domination du surhomme arien par le génocide, l’eugénisme et la sélection raciale, notre hyper-caste mondialisée entend créer une nouvelle humanité « transhumaine », c’est-à-dire inhumaine, à coup, elle aussi, d’eugénisme, de procréation par PMA et GPA, d’un fabuleux marché très rentable de location des corps, de trafic d’ovocytes et de spermatozoïdes qui abolisse la procréation naturelle afin de faire surgir un « homme augmenté » à la poursuite de l’immortalité. Cauchemar réservé aux riches et aux puissants de ce monde mercantile, mondialiste et cosmopolite qui n’a qu’une obsession, celle de détruire la civilisation judéo-chrétienne pour imposer une pseudo civilisation transhumaniste où tout pourra devenir marché, y compris la vie humaine et la mort.
Monsieur Macron n’est que l’inquiétant instrument de ce projet monstrueux et, s’il est une urgence vaccinale, c’est bien celle de vacciner le peuple français contre la « macronie » et le délire bureaucratique qui la sert, dans une dérive aux relents totalitaires! Il est grand temps de se souvenir que le nom France signifie pays des Hommes libres.