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Un dîner presque parfait – Zemmour à la croisée des chemins

diner zemmour

Eric Zemmour a lancé ce samedi son site Croisée des chemins, destiné à promouvoir son livre à paraître le 16 septembre : La France n’a pas dit son dernier mot, dans lequel il poursuit « le récit des choses vues, des choses tues, trop longtemps tues. Pour que la France ne se contente pas d’avoir un futur mais trace aussi les voies d’un avenir ». Le site permet de s’inscrire pour rencontrer Zemmour à Toulon le 17, à Nice le 18, et ainsi de suite, l’auteur s’étant mis en congé du Figaro pour assurer cette tournée promotionnelle, tout en continuant ses brillantes interventions sur CNews.

Cela ressemble à un test auprès du public pour mesurer les possibilités d’une candidature à la présidentielle d’avril 2022 à laquelle il n’est pour l’heure toujours pas candidat. A la croisée des chemins, la France ? Elle semble être engagée dans de boueuses ornières depuis des décennies. C’est davantage Eric Zemmour qui l’est. Auteur, éditorialiste, prendra-t-il la voie susceptible de le mener à l’Elysée ? La décision sera lourde de conséquences, comme dans ces contes où le héros a à choisir entre deux chemins, non sans qu’un mauvais génie n’essaye de l’influencer.

Son indécision ne pourra se prolonger indéfiniment, pour la clarté du débat et la sérénité des électeurs de la droite nationale. Eric Zemmour ayant proposé un débat public à Marine Le Pen, celle-ci a argué du fait qu’il n’est pas candidat pour repousser l’idée. En revanche, elle l’inviterait volontiers à dîner en privé, en compagnie de Robert Ménard – rencontre sans caméras, qui n’intéresserait pas Zemmour. Au fond, la seule vraie rencontre intéressante, ne serait-ce pas un débat d’entre deux tours entre Marine Le Pen et Eric Zemmour ? Bien sûr, d’un point de vue comptable et sondagier, c’est impossible.

La droite molle ne croit guère à une victoire de Zemmour, en témoigne Eric Ciotti dimanche dans l’émission « Grand Jury RTL-LCI-Le Figaro » : « Le seul candidat qui peut gagner cette élection, qui peut troubler le duel entre M. Macron et Mme Le Pen, […] c’est le candidat de la droite républicaine. Je ne pense pas qu’Eric Zemmour pourrait gagner ce match ». Cependant, Zemmour présent au second tour, Ciotti voterait pour lui contre Macron ; alors qu’il mettrait un bulletin blanc en cas de duel Marine-Macron. Si des planches plus ou moins pourries comme Ciotti préfèrent Zemmour, notoirement plus tranché que Marine sur l’islam par exemple, à Marine elle-même parce qu’elle aurait des idées trop extrêmes, c’est à n’y plus rien comprendre. Comme l’écrivait dans nos colonnes la Sardine samedi dernier : « En démocratie la politique serait-elle irrationnelle ? »

Dans une étude intitulée « Sur Charles Maurras », Jules Monnerot a mis en lumière un point qu’il s’agit d’avoir à l’esprit au long de toute campagne présidentielle : « Le suffrage universel, à son avènement, opère une dissociation radicale et définitive entre les idées politiques et la politique. […] On doit dater de l’avènement du suffrage universel l’époque où les idées politiques sont pratiquement frappées d’impuissance en politique. […] Il faut leur dire [aux électeurs] que tout ira bien. » Un constat qui n’est encourageant ni pour Marine Le Pen, ni pour Eric Zemmour. L’un comme l’autre ont des idées politiques affirmées qui ne les inclinent pas à professer un optimisme béat. Macron, lui, saura s’adapter à l’électorat.

Guy Denaere

Article paru dans Présent daté du 6 septembre 2021

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