Voici encore une belle arnaque publique dont nous lisons tous les jours les détails dans les journaux. Le pouvoir tire à hue et à dia dans l'énergie solaire, qui est une icône de choix dans la mensongère religion écologique. Un jour, il appuie le solaire de toutes ses forces et le même jour il lui tape dessus. Panneaux photovoltaïques et éoliennes sont tour à tour entrainés dans la sarabande avec l'effet de ruine coutumier des actions publiques virevoltant dans le désordre. En plus, la ruine, comme on va le voir, n'est pas pour tous !
Jean-Louis Borloo, grand architecte du solaire pour le malheur des Français, a incité massivement par des crédits d'impôt à l'installation sur les toits de ces horribles panneaux. L'électricité est rachetée par l'Edf ; c'est un engagement à long terme qui fait supporter par tous les consommateurs des surcouts invraisemblables.
Comme nous l'avions prévu, un tel engagement est sans aucune valeur, comme tant d'autres promesses publiques. En effet, Borloo a décidé soudain de lutter contre les effets d'aubaine, car selon lui les investisseurs veulent trop s'enrichir ; pour la deuxième fois en 6 mois le pouvoir a donc baissé de 12 % le prix de rachat de l'électricité. Cela veut dire que les agriculteurs et les propriétaires d'immeubles qui avaient, sur la parole de commerciaux talentueux, fait des calculs légitimes pour s'enrichir avec le solaire en seront pour leurs frais ; imaginons le sort de ceux qui, effet de levier aidant, se sont endettés avec, ô malheur, des taux variables : la ruine peut être non partielle mais vraiment totale. Saluons au passage la haine officielle contre les spéculateurs : ces gens au pouvoir ignorent que tout investissement est une spéculation normale dans le cadre d'un calcul sur l'avenir.
Le 28 janvier 2011, Edf annonce le projet d'une centrale photovoltaïque de 700 hectares dans le Gard en 2013 : nous revoici dans la politique pro-solaire ! Du coup, l'on frémit devant ce projet qui malgré toutes dénégations réduira encore le surfaces agricoles. Comme c'est l'Edf qui utilisera le courant, la ruine probable sera camouflée inévitablement dans des comptes où personne n'y voit clair.
LE MORATOIRE
La contradiction s'accélère ; en effet, avec la bénédiction toute récente du Conseil d'État, le gouvernement a décidé de geler tous les projets de panneaux jusqu'au 9 mars 2011, le prétexte étant précisément de « tout remettre à plat », ce qui n'augure rien de bon. Résultat : des dizaines d'entreprises du métier sont en plein désarroi. Mieux encore : les journaux de décembre 2010 ont annoncé que l'État voulait diviser par deux le coût du solaire ; quant à Eric Besson, ministre de l'industrie chargé de l'énergie, il a déclaré que « La France veut multiplier par six ses économies d'énergie. Personne ne peut imaginer l'intensité de la ruine infligée ici ou là par cet interventionnisme fébrile.
Le Président de la République vient de rencontrer à la télévision de supposés représentants des Français triés sur le volet, ceci pour une conversation préparée dans tous les détails pendant huit jours. Il a versé des larmes publiques sur le départ des usines hors de France : son propre interventionnisme au hasard de son bon plaisir est l'une des causes majeures du départ des usines !
Parallèlement, l'État annonce la construction de 600 éoliennes en mer pour 10 milliards d'euros. Il fait miroiter la création d'emplois, mais personne ne peut calculer les déperditions d'emplois venant, par suite des impôts nécessaires, de cet investissement gigantesque ; très probablement ces déperditions sont supérieures aux faux emplois qui seront créés. Faudra-t-il démonter un jour ces éoliennes maritimes ? Rappelons la terrible menace qui pèse sur les éoliennes terrestres dont la destruction future sera non seulement coûteuse mais peut-être impossible.
LE BAL DES CHIMERES
A la racine de tous ces maux se situe le bal des chimères lesquelles s'épaulent entre elles jusqu'à devenir du béton.
Au centre se trouve le réchauffement climatique et sa provenance supposées des activités humaines. Rappelons que Vaclav Klaus, président tchèque, fut président de l'Europe pendant six mois. C'est un savant qui a examiné en détail les études concernant le prétendu réchauffement et son rattachement au Co2 ; il a montré dans plusieurs livres que c'était pure fantaisie.
La lutte contre le Co2 est devenu un des commandements de la nouvelle religion. Des calculs, avec une précision impressionnante autant que ridicule, prétendent mesurer l'impact de toute action humaine sur ce Co2. C'est ainsi que les grands-prêtres de la religion affirment que le solaire réduit le Co2, ce que personne ne sait véritablement : certains prétendent même valablement que c'est le contraire.
Le réchauffement bénéficie d'une autre chimère parallèle et antérieure : celle du monopole des « écolos » sur la gestion de la nature ; ces personnages ont acquis d'une façon surprenante un statut particulier sous le prétexte mensonger qu'ils seraient seuls à aimer la nature. Terrorisant les pouvoirs publics dans tous les pays ils se sont saisi des autres chimères ceci, d'ailleurs, avec beaucoup d'incohérences. C'est par eux que le solaire est présenté comme faisant partie du « verdissement » obligatoire de l'économie.
LES INTERETS
Au niveau de la coalition des intérêts l'on retrouve les combinaisons habituelles. La France doit souffrir de la présence de Madame Nathalie Kosciusko-Morizet, ministre de l’écologie, du développement durable, des transports et du logement, ainsi que d'une foule de bureaucraties adjacentes ; le prélèvement fiscal indu et indispensable pour nourrir tout ce monde empêche précisément les gens de s'adapter librement aux aléas climatiques s'ils existent réellement ce qui n'est pas prouvé. Les intérêts des écolos sont connus et leur formidable bataille pour se saisir des fonctions officielles le montrent assez. Parmi les intérêts, se trouvent au premier rang ceux des intermédiaires : comme toujours dans les actions publiques les avantages fiscaux quand ils existent sont, en fait, captés par les intermédiaires.
LE DOMMAGE MORAL
Deux conclusions s'imposent dans ce tour d'horizon mélancolique.
D'abord la liste impressionnante des chemins qui mènent à la ruine : consommateurs d'électricité pénalisés, entreprises détruites, investisseurs floués, accroissement des impôts, instabilité permanente de la fiscalité, destructions d'emploi.
Au sommet se trouve une conclusion morale. Les engagements de l'État dans quelque domaine que ce soit ne sont vraiment rien qu'un chiffon de papier ; il ne faut pas chercher plus loin le véritable fossé qui sépare l'ensemble du peuple français des élites frelatées qui le gouvernent.
Michel de Poncins