Le Parisien du 7 octobre consacrait un long article à la scandaleuse situation que vivent des petits patrons franciliens dont les usines et les bureaux sont squattés, puis dégradés et vidés par des familles entières de Roms.
Fin 2020, les bureaux d’une société d’Évry-Courcouronnes, laissés vacants, ont été envahis par 250 Roms. Il a fallu huit mois pour les expulser d’un local qu’ils avaient transformé en décharge. Le propriétaire a perdu un demi-million d’euros.
Cette situation n’est pas isolée. Les squats de résidences secondaires ont alimenté l’un des feuilletons de l’été. On sait aussi qu’au bout de 48 heures d’occupation illégale, le squatteur n’est plus expulsable. La loi française est souvent du côté du coupable. De la même façon, le propriétaire d’une usine ou d’une entreprise momentanément inoccupée est obligé d’engager une procédure judiciaire dès qu’un matelas est posé par terre. L’enquête du Parisien montre que les occupations illégales mettent les patrons sur la paille et les laissent, intellectuellement, profondément démunis.
Vulnérabilité supposée des squatteurs, insolvabilité de familles qui, en plus, n’ont (et pour cause !) pas d’adresse et impossibilité légale, pour les patrons, de faire en sorte que leur lieu de travail soit protégé comme un domicile (et ce, même si ladite protection est dérisoire) : le sort s’acharne décidément sur des chefs d’entreprise franciliens déjà très durement éprouvés par la crise dite sanitaire.
Alors, combien d’occupations illégales faudra-t-il avant celle de trop ? Combien de ces iniquités manifestes se multiplieront encore, d’ici à ce que, peut-être, en mai de l’année prochaine, les choses changent ? « La colère, faut jamais la chercher… », chantait Jean-Pax Méfret à l’adresse des hommes politiques des années 1980. De telles situations, absurdes et révoltantes, sont de nature à faire monter encore davantage la contestation.