Jarente de Senac
La plus haute juridiction du pays, la Cour polonaise, proche de la majorité conservatrice du PiS (Droit et justice), a déclaré que certains articles du traité de l’UE étaient « incompatibles » avec la Constitution du pays. La présidente du tribunal, Julia Przylebska, a expliqué qu’en se pliant aux « tentatives d’ingérences » de la Cour de justice de l’UE (CJUE) « la Pologne ne peut fonctionner comme un État souverain et démocratique ».
Julia Przylelska, a en effet estimé que « la tentative d’ingérence de la CJUE dans le système judiciaire polonais remet en cause les principes de l’État de droit, de la primauté de la Constitution polonaise ainsi que le principe de sauvegarde de la souveraineté dans le processus d’intégration européenne.
De son côté, le président du Conseil des ministres, Jaroslaw Kaczynski l’a bien répété le 15 septembre dernier : Nous voyons résolument notre avenir dans l’Union européenne (...) mais nous voyons les tendances à l’instrumentalisation de l’UE pas les pays les plus puissants, notamment l’Allemagne (...) et nous voulons rester un état souverain.»
Inutile de dire que les Polonais posent une vraie question. La soi-disant Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) n’a pas plus de légitimité que n’en avait le tribunal de Nuremberg. Car cela revient à imposer le droit du vainqueur sur celui du vaincu. Et ici, le vainqueur serait Bruxelles et sa Commission dirigée par l’incompétente Ursula von der Leyden, aux ordres de Washington, et le vaincu les nations européennes et les peuples qu’elles représentent.
Si l’Union européenne est avant tout un bazar économique, on ne voit pas au nom de quel principe elle serait amenée à régenter les droits nationaux qui sont par essence différent d’un pays à l’autre. Mieux encore, au nom de quoi les Etats européens devraient se départir de leur souveraineté ? Il n’y a pas de droit universel pour la bonne raison que tout droit est d’abord l’émanation d’un peuple qui en dicte les règles. Ce qui vaut pour un Français ne le sera pas forcément pour un Allemand, un Anglais ou un Italien. Le droit est aussi le reflet des mœurs et des coutuemes du pays.
Enfin, la maîtrise de notre souveraineté, c’est aussi celle qui permet à un pays d’affirmer ses choix et d’assumer son destin. Dans son Analyse spectrale de l’Europe, Hermann von Keyserling a bien dressé la typologe autant que la psychologie de chaque nation européenne. Or, les Polonais le disent bien, ils ne veulent pas sortir de l’Europe, ils suggèrent simplement ce que tous les Européens pensent et espèrent : qu’il faut réformer de fond en comble cette Union européenne et faire une Europe des patries.
Or, en l’état actuel des choses, Bruxelles, pour faire court, est aux ordres du Système, c’est-à-dire de ce libéralisme libertaire américain qui veut dicter sa loi au monde. Les Européens sont méfiants depuis belle lurette envers cette institution, voire leurs chefs d’Etat, emboucanés pour la plupart, comme l’a bien montré l’affaire du traité de Lisbonne qui nous a été imposé alors qu’il avait été refusé en première main lors du référendum de mai 2005 sur une Constitution européenne dont personne ne voulait.
Autre exemple et non des moindres, Bruxelles est aux mains d‘un lobby écolo qui voudrait à terme mettre fin au nucléaire alors que se pose de graves questions concernant nos ressources énergétiques. Notamment la mis en cause d’un nucléaire qui a largement fait ses preuves en terme d’efficacité et de lutte contre le réchauffement climatique.. Doit-on pour autant, nous autres Français, suivre le suicidaire exemple allemand dans l’abandon du nucléaire. Bruxelles ne saurait en rien se substituer au national. Pas même pour concevoir la taille de boulons et des boutons de culotte.