L’inflation ne sera pas transitoire, contrairement à ce qu’affirment la BCE, la Fed et les banques centrales, car les masses monétaires ont déjà augmenté, entre 2008 et 2020, d’un indice de 64,7 à 146,8 aux États-Unis, et de 85,5 à 130,1 dans la zone euro. Aux États-Unis, les taux d’intérêt des obligations américaines à dix ans ont augmenté de 0,62 %, en juillet 2020, à des niveaux de l’ordre de 1,50 % aujourd’hui. Le poids des intérêts d’emprunts dans le budget de la France commence, de nouveau, à augmenter et à renchérir la charge de la dette publique française (37,1 milliards d’euros).
Certains commencent déjà à prédire un krach obligataire en raison de la hausse des taux, en même temps qu’un effondrement des actions en Bourse avec, à la clé des faillites bancaires et des États en banqueroute, dont l’Italie et la France de Macron. En cas de remontée des taux d’intérêt, l’Italie de Mario Draghi sera le premier pays européen à faire la bascule. Quant à l’inflation, l’augmentation des prix sur un an, de juin 2020 jusqu’à juin-août 2021, selon les produits, devrait nous mettre en garde : +32 % sur le blé, +25 % aux États-Unis pour les voitures d’occasion, +55 % pour le baril de Brent, entre 10 % et 20 % pour les puces électroniques du leader mondial TSMC. Et l’évolution récente ne fait que confirmer ces chiffres…
Bob Prince, un directeur du fonds géant américain Bridgewater, vient de déclarer au Financial Times que « ça commence à ressembler aux années 70 et aux chocs pétroliers ». Les banques centrales seront impuissantes à contenir l’inflation en augmentant les taux d’intérêt sans que l’économie s’écroule et sans que les États comme la France soient en banqueroute car, précise-t-il, « l’augmentation des taux d’intérêt n’augmentera pas l’offre en pétrole ».
L’offre en produits est limitée avec des contraintes d’approvisionnement, plus particulièrement en provenance de Chine, qui connaît des problèmes inextricables d’énergie électrique et de manque de charbon, tandis que la demande post-Covid repart allégrement. On remarquera, également, qu’« emmerder les Français », comme disait Pompidou, avec de coûteuses, polluantes et affreuses éoliennes, en réduisant le nucléaire français qui ne produit pas de CO2 (gaz carbonique), tandis que le CO2 chinois va reprendre de plus belle avec le charbon, relève de l’inconscience la plus totale, toutes ces politiques d’énergies nouvelles dans l’Union européenne contribuant à ruiner le contribuable et à entretenir l’inflation.
La Norvège a déjà commencé à augmenter les taux ; elle sera probablement suivie par le Royaume-Uni en décembre (+0,15 %). Mais il est certain que tous les pays européens comme la France et l’Italie préféreront l’inflation, voire l’hyperinflation, à l’inacceptable banqueroute de la dette publique car, à un certain stade, ils ne pourront plus payer les taux d’intérêt.
La situation politique en France, avec la montée de Zemmour et le « Polexit » judiciaire de la Pologne, peut aussi alourdir le climat politique en Europe et augmenter les tensions. Il est donc probable qu’un de ces jours, le prix de l’or va exploser. Il est ahurissant que les investisseurs institutionnels américains préfèrent, actuellement, le Bitcoin, sans valeur intrinsèque, à l’or pour se protéger contre l’inflation. À se demander s’il n’y a pas des pressions du gouvernement américain pour défendre le dollar…
Notre sentiment est que l’or va bientôt exploser, que l’or sera réévalué. Le métal jaune sera, à terme, le seul élément sérieux constitutif pour évaluer les réserves d’un pays. L’or et les seules monnaies convertibles en or prendront la place du dollar dans un nouveau Système monétaire international plus proche que certains pensent.
Marc Rousset
https://www.bvoltaire.fr/linflation-ne-sera-pas-transitoire-vers-le-krach-et-lexplosion-du-systeme/