Le trucage des données relatives à l’immigration constitue l’un des principaux chantiers auquel le Système s’attache depuis quatre ou cinq décennies. Les organismes publics tels que l’INSEE et l’INED, les universitaires, les politiciens, les médias, tout le monde s’y met pour mentir plus ou moins grossièrement et abuser l’opinion. On traitera dans ce premier article de l’immigration légale. Pour tenter de dissimuler cette immigration légale et son ampleur, le Système emploie trois techniques :
- « Il faut lutter contre l’immigration clandestine «
La première manip utilisée par le Système consiste à faire porter le débat sur l’immigration clandestine. Il s’agit de faire en sorte qu’un grand nombre de Français continuent à ignorer qu’il existe également une immigration légale. Les informations concernant l’immigration légale sont en effet particulièrement gênantes pour le Système. Premièrement parce qu’elle est numériquement considérable, nous allons le voir. Deuxièmement parce qu’elle ne cesse d’augmenter, comme nous allons le voir également. Troisièmement parce que l’existence même d’une immigration massive tout à fait légale suffit à démontrer que la classe dirigeante est complice de l’invasion migratoire et qu’elle ne fait rien pour l’arrêter.
Les chiffres officiels de l’immigration légale sont les suivants. Sous le gouvernement Jospin-Chirac (1998-2002), ont été enregistrées 152.000 entrées légales par an en moyenne. Sous le gouvernement Chirac (2003-2007) : 184.000. Sous le gouvernement Sarkozy (2008-2012) : 191.000. Sous le gouvernement Hollande (2013-2017) : 222.000. On le voit, les entrées légales ne cessent d’augmenter, chaque nouvelle présidence marquant un nouveau record.
On se souvient que M. Macron avait déclaré dès 2017 que « l’immigration se révèle une chance, d’un point de vue économique, culturel, social. ». En toute logique, les entrées légales atteignent sous son mandat de nouveaux records : 258.000 pour 2018 ; 277.000 pour 2019. Le chiffre 2020 est en baisse (219.000) mais cette baisse, due au Covid, est de toute évidence temporaire.
Quelques précisions doivent être apportées pour la bonne compréhension de ces données. Ces chiffres sont ceux des premiers titres de séjour délivrés à des étrangers souhaitant résider en France. La loi prévoit en effet qu’un étranger souhaitant séjourner en France plus de trois mois doit demander et obtenir un titre de séjour : le total de ces titres de séjour est donc par là-même le total de l’immigration légale. Ces chiffres ne concernent que la France métropolitaine. Ils ne concernent que les étrangers extra-européens. Ils ne concernent que les étrangers majeurs, les mineurs n’ayant pas besoin de titre de séjour (une fois que les mineurs deviennent majeurs, ils doivent alors obtenir un titre de séjour et sont à ce moment réintégrés dans le décompte des premiers titres).
Les motifs de cette immigration légale sont de quatre types : l’immigration familiale tout d’abord : le mariage avec un français et le regroupement familial donnent lieu automatiquement à l’attribution d’un titre de séjour. Cette immigration familiale représente 33 % du total de l’immigration légale. L’arrivée d’étudiants étrangers représente également 33 % de l’immigration légale. L’immigration pour le travail représente 14 % de l’immigration légale. L’immigration pour motif humanitaire, au titre de l’asile en particulier, représente également 14 %. L’immigration légale pour d’autres motifs représente 6 %.
On le voit, non seulement les chiffres des entrées légales sont considérables mais ils sont en hausse continue : c’est pourquoi comme on l’a dit plus haut le Système s’efforce de faire porter le débat sur la seule immigration clandestine. Pour minimiser la portée de ces chiffres, le Système profère également deux gros mensonges, qui portent sur les sorties d’immigrés du territoire et sur le solde migratoire.
- « La majorité des immigrés regagnent leur pays «
Le premier mensonge porte sur les sorties du territoire. Le Système immigrationniste prétend qu’une grande partie des immigrés entrés légalement sur le territoire le quittent ensuite rapidement : le nombre des immigrés s’installant durablement sur le territoire serait ainsi très inférieur au nombre des titres de séjour délivrés. Le Système met en avant en particulier les étudiants étrangers, qui selon-lui repartent pour la plupart à l’issue de leurs études. C’est par exemple ce qu’affirment les décodeurs du Monde, citant le ministère de l’intérieur, dans un article d’il y a quelques jours.
Il s’agit là d’un enfumage grossier. En effet la France n’a organisé aucun dispositif de comptabilisation des sorties du territoire : les personnes qui quittent le territoire ne sont ni comptabilisées sur une base déclarative ni enregistrées aux frontières au moment de leur départ. L’affirmation selon laquelle « de nombreux immigrés repartent » est donc une pure conjecture : elle ne repose sur aucun comptage.
Or il est très probable qu’au contraire du discours officiel, la plupart des immigrés entrant légalement en France n’en repartent pas. S’ils sont venus en France en effet, c’est pour y rejoindre leur famille et leur diaspora ; pour venir le cas échéant travailler ; et pour venir bénéficier des avantages sociaux accordés à toutes les personnes résidant régulièrement sur le territoire : une fois sur place les immigrés n’ont donc aucune raison de repartir. Ils sont d’autant moins incités à regagner leur pays que l’accès au logement social, en particulier, suppose une certaine durée de résidence sur le territoire français. De même l’accès à la nationalité française suppose là encore de résider sur le territoire depuis plusieurs années.
Pour ce qui est des étudiants, il est très probable que, pour la plupart d’entre eux, l’accès au statut d’étudiant est un moyen d’obtenir une bourse pendant la durée de leurs « études » et surtout de mettre le pied en France : ils s’y maintiennent ensuite, en prenant un travail et en obtenant alors un nouveau titre de séjour en tant que travailleur. Ajoutons qu’il est également probable que, du fait de leur niveau insuffisant, la plupart des étudiants immigrés échouent dans leurs études et n’obtiennent donc pas le diplôme qu’ils pourraient le cas échéant valoriser en retournant dans leur pays d’origine. Selon le ministère de l’enseignement supérieur, 40 % des inscrits à l’université n’ont obtenu aucun diplôme au moment où ils arrêtent leurs « études », après plusieurs années d’insuccès et de redoublements : cette proportion est probablement très supérieure chez les étudiants immigrés.
Concluons sur ce premier point : contrairement à ce que prétend la classe dirigeante, il est très probable que les immigrés obtenant chaque année un titre de séjour s’installent durablement en France et n’en repartent pas.
- « Le solde migratoire montre qu’il n’y pas de vague d’immigration «
Le deuxième enfumage officiel est le suivant : le Système se fonde sur le « solde migratoire » calculé par l’INSEE, pour prétendre que l’immigration reste faible. Le solde migratoire est selon la définition de l’INSEE la « différence entre le nombre des personnes qui sont entrées sur le territoire et le nombre de personnes qui en sont sorties ». Ces dernières années le solde a atteint les niveaux suivants : sur la période 2011-2015, il est évalué à 62.000 par an. Depuis 2017 il est évalué à 46.000 par an. On voit que ce solde est très inférieur à celui des entrées légales sur le territoire, indiqué plus haut, et qu’il est même en baisse. C’est sur ce solde migratoire que la classe dirigeante s’appuie pour affirmer que « qu’un grand nombre d’immigrés » et qu’il n’y a « aucune vague migratoire, contrairement à ce que prétend l’extrême droite ». Or ce solde migratoire est doublement bidon.
Le solde migratoire est une donnée bidon car, premièrement, comme nous venons de l’indiquer plus avant, il n’existe pas de comptabilisation des sorties du territoire. Le solde migratoire ne peut donc être qu’estimé. L’INSEE estime ce solde en comparant les résultats des recensements de la population résidant sur le territoire, après déduction des naissances et des décès. Ainsi calculé, ce solde n’est pas fiable : en effet les recensements sont eux-mêmes approximatifs. Depuis déjà une vingtaine d’années, les agents recenseurs ne se rendent plus dans un nombre croissant de quartiers devenus dangereux et ne travaillent qu’à partir de questionnaires déclaratifs. La population de ces quartiers n’y est donc qu’estimée. Il est très probable par exemple qu’une grande partie des immigrés résidant de façon clandestine ne sont pas recensés.
Le solde migratoire est bidon pour une deuxième raison, encore plus grave. Le solde est estimé, comme on vient de le dire, sur la base des recensements de la population. Or les recensements dont il s’agit prennent en compte toute la population résidente, quelles que soient sa nationalité et son origine. Autrement dit le solde migratoire ne concerne pas seulement les populations immigrées mais également les Français de souche. C’est ainsi que lorsqu’un Français de souche part s’installer à l’étranger avec sa famille, il diminue le solde migratoire ; il l’augmentera s’il revient en France après son expatriation. Par exemple, si 100 immigrés non européens s’installent en France et que dans le même temps 100 Français de souche partent travailler à l’étranger, le solde migratoire sera alors de zéro. On sait que 2,5 millions de français sont installés à l’étranger : lorsqu’ils ont quitté la France, ils ont diminué le solde migratoire.
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Pour conclure, on mettra en exergue cette donnée détaillée plus haut : chaque année plus de 200.000 immigrés non européens s’installent en France de façon tout à fait légale. Ce nombre ne cesse d’augmenter : en 2019 il a atteint 277.000.
Si la volonté de le faire existait, il serait très simple de mettre fin à cette immigration légale, en prenant trois mesures principales : il suffirait de ne plus délivrer de titres de séjour ; de changer la loi pour ne plus autoriser l’immigration familiale ; et de supprimer les organismes publics, tels que Campus France, qui suscitent et organisent la venue d’étudiants étrangers non européens.
Les prochains articles consacrés aux chiffres de l’immigration porteront sur l’immigration clandestine, les naissances et les naturalisations.
Voir également ces chroniques :
Pendant l’épidémie le gouvernement poursuit activement la politique d’invasion
France : 500.000 immigrés supplémentaires par an
France : 190.000 immigrés non européens s’installent légalement chaque année en métropole