Nul ne saurait se prévaloir de sa propre humilité... Mais il n'entre pas dans les habitudes de votre chroniqueur, éventuellement préféré... ni de se citer lui-même, ni encore moins de reprendre ses chroniques internationales "différentes"... différentes des focalisations médiatiques, que le quotidien national-catholique "Présent" abrite aimablement, une semaine sur deux, sous le titre de Tour du Monde de Philéas Fogg, accompli désormais non pas en 80 mais en 15 jours.
Or, cette quinzaine, j'ai cru utile de mettre en exergue, parmi les nouvelles mondiales arbitrairement sélectionnées, l'une qui concerne la puissance de l'Inde, l'autre son vieil ennemi, allié de la Chine communiste, le Pakistan islamiste. [1]
Il se trouve que je travaille en ce moment en compagnie de mon camarade, complice et ami de toujours Charles Culbert au danger que fait peser sur les libertés du monde la Chine communiste, héritière du stalinisme. Cette étude continue le travail que nous avons publié sur La Terreur rouge. [2]
Nous profiterons, le 8 novembre, de la reprise de nos réunions d'avant le déluge du Covid pour faire le point de nos conclusions. [3]
Commençons par le Pakistan où vient de disparaître celui que l'on considérait comme le père de la bombe atomique. Le 10 octobre mourrait à Islamabad Abdul Qadeer Khan (AQK), âgé de 85 ans. Cet ingénieur était connu comme le plus grand trafiquant international de matériel nucléaire à destination de la Corée du Nord, de la Libye, de l’Iran, etc. On le désignait et dans son pays on l’encensait comme le père de la bombe atomique du Pakistan.
Considéré à ce titre par George Tenet, patron de la CIA, comme « l’homme le plus dangereux du monde », AQ Khan a été maintes fois repéré comme faisant la navette entre Libye et Corée du Nord. Les fameux « États voyous » s’employaient, et certains s’emploient encore, à l’acquisition illégale de la force nucléaire. On sait par exemple aujourd’hui que, en 2003, le colonel Kadhafi avait décidé, et s’était accordé avec les émissaires de la CIA et du MI6, de renoncer à cette ambition illusoire et contre-productive dont on avait accusé Saddam Hussein (à tort d’ailleurs : les prétendues « armes de destruction massive » irakiennes n’existaient pas).
Le programme pakistanais est essentiellement né d’une volonté de revanche. Après la troisième défaite du Pakistan face à l’Inde en 1971, le « pays des purs » avait dû consentir à l’indépendance du Bengladesh, sa partie orientale. Oui, Abdul Qadeer Khan (1936-2021), cet homme était dangereux…
En regard, les signes de santé et de puissance de l'Inde, ne peuvent que nous inciter au réveil européen. Le 8 octobre, à New Delhi, on apprenait une décision bien significative du gouvernement nationaliste indien, qui revendait la compagnie Air India au groupe Tata qui l’avait fondée en 1932. Depuis son étatisation en 1953, à l’époque du règne neutraliste et prosoviétique du Parti du congrès, cette entreprise était gérée sous influence politique et les déficits accumulés étaient gigantesques. On est en droit de penser à notre (si) chère SNCF.
Le groupe Tata, mis en concurrence avec d’autres repreneurs, a investi dans l’opération 2,4 milliards de dollars. Quand JRD Tata revient à la tête d’Air India fondé par sa famille, cela a quelque chose comme le retour du roi dans la trilogie de JRR Tolkien…
Ce signe de santé économique et de courage politique du gouvernement de l’Inde intervient à un moment où ce pays tient courageusement et fermement la dragée haute à ses deux adversaires régionaux : la Chine communiste et le Pakistan islamiste.
Ainsi, le 12 octobre, les militaires des deux pays signaient un accord de cessez-le-feu après une série d’incidents sino-indiens sur la frontière traditionnellement sensible du Jammu-Cachemire. Province limitrophe du Tibet sous occupation chinoise, le Pakistan en revendique la partie sud au nom de l’islamisme. Dans le passé, Pékin l’emportait. Aujourd’hui, l’Inde tient bon.
On doit en revanche s’attendre dans les médias bien-pensants à la diffusion de toutes les nouvelles négatives en provenance de ce pays. Il s’agit en effet de la plus grande démocratie du monde : la presse y diffuse librement l’information.
À noter que, le 12 octobre à New Delhi, à l’occasion du 28e anniversaire de la Commission des droits de l’homme de son pays, le Premier ministre Narendra Modi a clairement dénoncé ce qu’il appelle les interprétations « sélectives » en matière de droits humains. Notre cher Jacques Perret appelait cela naguère « l’hémiplégie de la conscience universelle ».
Bienvenue au club Monsieur Modi...
JG Malliarakis
Apostilles
[1] Pour lire intégralement ce petit Tour du Monde au 19 octobre 2021. Il sera en kiosque le mercredi 20 octobre. Le mieux est de s'abonner à cette excellente publication dont on devine qu'elle est désargentée. Cela permet aussi de le lire en ligne, chaque jour le nouveau numéro, mais aussi les riches archives du journal.
[2] cf. "La Terreur rouge" théorie et pratique, par Charles Culbert et JG Malliarakis. En vente dans les [trop rares] "bonnes librairies et que l'on peut commander directement sur le site de l'éditeur. ou en envoyant un chèque de 20 euros à Publications JG Malliarakis, 28 rue Le Sueur 75116 Paris
[3] La réunion se tiendra le 8 novembre à partir de 18 heures à la salle de la Brasserie du Pont Neuf, 14 quai du Louvre, Paris 1er, métros: Louvre ou Pont Neuf. Conférence à partir de 18H30. Détails pratiques sur la page dédiée.