Ce n’est plus qu’une question de jour. Le gouvernement cherche, renifle, élabore des scénarios. Comment éviter un nouvelle flambée de gilets jaunes face à la montée du prix du carburant ? « Toutes les pistes sont sur la table », a déclaré Gabriel Attal. Du sable et encore du sable. Au loin se profile l’oasis d’une mesure qui calmera les esprits.
« D’ici la fin de la semaine. » Promis juré. Une baisse des taxes… heu… oui, mais non. Un chèque. Voilà. Un chèque à tous les Français qui utilisent leur voiture pour se rendre jusqu’aux ronds-points. Un plein gratuit à condition de ne pas sortir la bagnole du garage. Non. Alors, une reconnaissance faciale à la pompe. Tête de smicard : moins 20 %. Baisser l’essence, augmenter le prix du gilet fluo.
Sur les pistes étalées sur la table, des caravanes d’idées passent et repassent. Des réunions arides sous la chaleur des lustres, la soif de trouver, l’épuisement… Sur RTL, Gabriel Attal enfonce une porte qui était restée ouverte : « Ce qui compte, pour nous, c’est de prendre une décision et d’avoir une mesure qui est simple, qui est juste et qui est efficace. »
L’affaire n’est pas simple. Diverses personnalités politiques y vont de leurs propositions. Jean-Luc Mélenchon explique pourquoi il n’est pas favorable à une baisse des taxes. « Si vous baissez les taxes, vous paierez en impôts ce que vous aurez économisé à la pompe. » Baisse de la TVA de 20 à 5,5 % pour Marine Le Pen. Relèvement du plafond du forfait kilométrique pris en charge par l’employeur, selon Valérie Pécresse.
Avant que Sandrine Rousseau ne suggère l’asséchement des nappes de pétrole, Yannick Jadot s’est précipité pour proposer des chèques énergie de 400 € pour les plus modestes et 100 € pour les classes moyennes. Anne Hidalgo n’a pas résisté, non plus, au plaisir d’une petite incursion dans le monde épouvantable de l’automobile : même idée que Marine Le Pen sur la TVA. Oups !
Beaucoup redoutent l’usine à gaz générée par cette idée. L’image a saisi l’équipe de chameliers réunie autour des pistes menant au mirage d’un apaisement social. La solution éclatait au grand jour. Du gaz, une usine. La construction avançait à grands pas. Livraison vendredi en grandes pompes. Si tout va bien, la complication de la mesure pourrait, par sa seule action, convaincre le salarié de se rendre à son travail en char à voile. Du côté bobo écolo, l’homme déconstruit sillonnera les routes de France au volant de sa voiture en pièces détachées. En avant pour l’immobilité ! Les affiches de « La République en marche » sont en cours d’impression.