Xavier Eman
La soumission à l’air du temps et la volonté de plaire aux lobbys les plus médiatisés du moment sont deux des maux les plus destructeurs de notre temps. Pour nouvelle preuve, la décision des éditions du Robert d’intégrer l’absurde pronom neutre « iel » (contraction de « il » et « elle », promue par les militants LGBTQI+) aux éditions numériques de son dictionnaire.
Face aux nombreuses réactions outrées suscitées par cette décision, les éditions Le Robert ont cherché à se dédouaner de tout militantisme. « Non, n’en déplaise à certains, Le Robert n’a pas été subitement atteint de “wokisme” aigu. Est-il utile de rappeler que Le Robert, comme tous les dictionnaires, inclut de nombreux mots porteurs d’idées, présentes ou passées, de tendances sociétales, etc. ? Ce qui ne vaut évidemment pas assentiment ou adhésion au sens véhiculé par ces mots », a ainsi déclaré Charles Bimbenet, directeur général de la société éditrice, faisant au passage preuve d’une grande hypocrisie en feignant de ne pas admettre que sa présence dans le dictionnaire donne une « légitimité » presque institutionnelle à tel ou tel terme. Par ailleurs, à l’inverse de certains mots d’ argot ou autres néologismes entrés progressivement dans le dictionnaire, le pronom « iel » n’ est aucunement utilisé par la majorité des Français, ni même largement répandu dans la société ; seule une infime poignée d’activistes a le ridicule de s’en servir. Il ne s’agit donc nullement d’une « évolution de la langue » que Le Robert se verrait contraint d’intégrer mais bel et bien la marque d’une volonté de faire la promotion de ce terme pour progressivement l’ imposer.
C’est pour ces raisons que l’on ne peut que partager le mécontentement de Jean-Michel Blanquer. Le ministre de l’ Education nationale a en effet apporté son soutien au député de la majorité François Jolivet qui avait dénoncé l’entrée de ce mot dans une lettre à l’Académie française.
« Je soutiens évidemment la protestation de François Jolivet vis-à-vis du Petit Robert. L’écriture inclusive n’est pas l’avenir de la langue française. Alors même que nos élèves sont justement en train de consolider leurs savoirs fondamentaux, ils ne sauraient avoir cela pour référence », a-t-il notamment déclaré.
On pourra souligner ce propos en rappelant la charge idéologique très forte contenue dans le terme « iel » qui cherche à faire passer l’idée folle qu’il existerait – de façon suffisamment massive pour devoir forger un pronom spécifique – des gens indéterminés sexuellement ou revendiquant conjointement les deux sexes. La seule place de cette terminologie serait en réalité, à l’extrême limite, dans un dictionnaire des troubles psychiatriques mais certainement pas dans une édition grand public tournée notamment vers la jeunesse.
Fort heureusement, Le Robert n’est pas, tant s’en faut, le seul dictionnaire disponible. Le boycotter n’en sera donc que plus aisé.
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