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Marine Le Pen : “J’ai évolué sur la binationalité. Je préfère mettre ça de côté car c’est comme mettre du sel sur des plaies ouvertes”

 

C’est un point programmatique supplémentaire auquel Marine Le Pen vient de renoncer à la surprise générale au sein du RN :

C’est un véritable totem de la doctrine nationaliste que Marine Le Pen vient de laisser sur le bord du chemin. Ce qui risque de faire sauter aux rideaux bon nombre de militants d’extrême droite et cadres du Rassemblement national. «J’ai évolué sur la binationalité», lâche jeudi à Libération la candidate du Rassemblement national en marge d’un déplacement à Fréjus (Var).

Explications : la suppression de la double nationalité ne fait plus partie du programme du RN. Et cela, y compris pour les citoyens français disposant aussi de la nationalité de pays extra-européens. «J’ai rencontré des milliers de gens. Par exemple des Marocains qui, juridiquement, ne peuvent renoncer à leur nationalité car leur pays l’interdit. Honnêtement, je préfère mettre ça de côté car c’est comme mettre du sel sur des plaies ouvertes», développe Marine Le Pen.

Comment a-t-elle décidé de ce revirement programmatique de première importance ? Réponse : seule. «En tant que candidate, je fais des choix. Je fais ce choix, je l’assume», appuie-t-elle. Et de préciser : «Je ne suis plus présidente du RN. Ça change énormément les choses.» [source]

En 2012 et 2017, Marine le Pen défendait la suppression de la double-nationalité pour les ressortissants extra-européens :
Moi, je suis contre la double nationalité extra-européenne. Voilà. Je leur demande de choisir leur nationalité, ça ne veut pas dire d’ailleurs que, s’ils ne choisissent pas la nationalité française, ils devront partir de France“. [France 2, février 2017]
Marine Le Pen a adressé mercredi une lettre à tous les députés pour les inviter à demander aux Français qui disposent d’une double nationalité de «choisir (leur) allégeance: la France ou un autre pays» (…) La leader d’extrême droite juge «potentiellement explosive» la «présence massive de citoyens tiraillés par leur double allégeance». À l’en croire, cette situation serait susceptible de peser sur la politique étrangère de la France. La présidente du FN s’inquiète aussi que «les mêmes citoyens participent, en raison de leur pluriappartenance, à des élections majeures dans des pays différents». «L’échec patent de la double nationalité, poursuit Marine Le Pen, s’est affiché jusque dans diverses rencontres sportives récentes, à la suite desquelles de jeunes Français binationaux ne brandissaient pas notre drapeau tricolore, mais la bannière d’une autre nation.» En remettant ce sujet au centre du débat, Marine Le Pen entretient son image de «briseuse de tabous». [Source, juin 2011]
Ce n’est pas forcément une surprise dans une campagne où Marine Le Pen cherche à adoucir son image à la limite de la “chiraquisation” après plusieurs années de dédiabolisation et d’abandon des fondamentaux du FN. Les exemples les plus récents sont le renoncement à quitter la CEDH ainsi que de suspendre les accords de Schengen :
Le revirement n’en est pas moins lourd de sens. Interrogée ce mardi matin au micro de Jean-Jacques Bourdin sur RMC, Marine Le Pen a jugé qu’il n’était plus « utile », selon elle, de sortir de la Convention européenne des droits de l’homme (CEDH). « On peut faire beaucoup avec », a ajouté la présidente du Rassemblement national virant, l’air de rien, à 180° par rapport à ses prises de position d’il y a encore vingt-quatre mois. [source, mai 2021]
Marine Le Pen n’envisage plus de suspendre les accords de libre circulation de Schengen mais réfléchit à n’autoriser, dans cet espace constitué de 26 pays européens, que les « nationaux européens », qui restent à définir (…) La dirigeante d’extrême droite défendait jusqu’à présent la suspension des accords de Schengen, y compris lors de sa campagne en 2017. « Soyons sérieux, suspendons Schengen », avait-elle encore tweeté le 5 novembre, quand Emmanuel Macron avait annoncé le doublement des forces de police aux frontières et plaidé pour refonder Schengen. [source, janvier 2021]

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