- Les expulsions d’irréguliers sont restées à un niveau très faible : 12.000 par an en moyenne
Les expulsions des immigrés en situation irrégulière sont restées à un niveau faible : 12.000 par an en moyenne entre 2017 et 2021 (14.270 en 2017 ; 15.677 en 2018 ; 18.906 en 2019 ; 9.111 en 2020 ; 3782 en 2021).
Les irréguliers, lorsqu’ils sont appréhendés, se voient notifier une obligation de quitter le territoire (152.000 OQTF en 2021), mais ils sont laissés libres de s’exécuter ou non. Seuls 15% sont retenus quelques jours en CRA, centre de rétention administrative, le temps d’organiser leur expulsion. Mais si celle-ci ne peut être réalisée, ils sont relâchés.
Une partie de la difficulté d’expulser les immigrés vient de ce que les pays d’immigration refusent de reprendre leurs ressortissants, en ne délivrant pas de laisser-passer. Une autre difficulté tient à ce que les immigrés, pour ne pas être expulsés, refusent de décliner leur identité et détruisent leurs documents.
Pas plus que les autres gouvernements, le gouvernement Macron n’a cherché à faire pression sur les pays concernés pour qu’ils reprennent leurs ressortissants.
A ces éloignements forcés, il faut ajouter les départs volontaires d’immigrés en situation irrégulière. Certains de ces immigrés quittant volontairement le territoire reçoivent une aide financière. Les éloignements forcés et les départs volontaires ont été au total de 24.000 par an en moyenne entre 2017 et 2021 (26.783 en 2017 ; 30.276 en 2018 ; 31.404 en 2019 ; 15.949 en 2020 ; 16.819 en 2021).
- Les visas, l’une des sources de l’immigration irrégulière
Le nombre de visas délivrés à des ressortissants non européens, qui sont à plus de 90 % des visas de court séjour ou de transit, est considérable et ne cesse d’augmenter : il était d’environ 2 millions en 2006, 3 millions en 2016. Il s’est encore accru depuis l’élection de Macron : 3,4 millions en 2017 ; 3,5 millions en 2018 puis en 2019. Le contexte sanitaire a entraîné une nette baisse en 2020 et 2021 : seulement 700.000 visas délivrés chacune de ces deux années.
Ces visas sont l’une des sources importantes de l’immigration irrégulière, la plus discrète. Une partie des titulaires de ces visas de court séjour, qu’ils ont obtenu par exemple afin de visiter leur famille, « oublient » de rentrer à l’expiration de leur visa et deviennent alors des immigrés irréguliers.
Sous la pression exercée par la candidature Zemmour, Macron a annoncé il y a quelques mois sa volonté de réduire de moitié le nombre de visas délivrés aux ressortissants des pays du Maghreb. La forte baisse du nombre de visas délivrés en 2020 et 2021 ne résulte pas cependant de la décision macronienne mais du contexte sanitaire. Par ses déclarations, E. Macron n’en a pas moins démontré qu’une politique de restriction des entrées d’immigrés est tout à fait envisageable, contrairement à ce que les gouvernements successifs affirmaient jusqu’alors.
- Entre 20 et 30.000 clandestins régularisés par an
Les autorités procèdent chaque année à la régularisation (ou « admissions exceptionnelles au séjour ») d’immigrés en situation irrégulière, à hauteur de 20 à 30.000 par an (28.963 en 2017 ; 30.949 en 2018 ; 30. 603 en 2019 ; 27.367 en 2020 ; 23.735 en 2021). (NB : les régularisés sont comptabilisés dans les nouveaux titres de séjour, au moment de leur régularisation.
On voit que non seulement les autorités expulsent très peu de clandestins, mais elles en régularisent plus du double. L’absence de volonté de lutter contre l’immigration clandestine est une fois encore démontrée.
- Les naissances issues de l’immigration : entre 32 et 42 % des naissances totales
Pour prendre la mesure de la pression migratoire, il faut prendre en compte également les naissances intervenues dans les familles issues de l’immigration. Elles représentent au moins 32 % des naissances totales (soit 228.000 naissances des 715.000 naissances totales en 2019) si l’on prend en compte les naissances dont l’un des deux parents au moins est né à l’étranger. Elles représentent même 42 % (soit 299.000 naissances pour 2019) si l’on se fonde sur le nombre des tests de la drépanocytose effectués systématiquement à l’hôpital sur tous les nouveaux nés dont l’un des deux parents au moins est originaire du Maghreb, d’Afrique ou d’Orient.
- Les naturalisations : 100.000 par an
L’accès à la nationalité française résulte d’une demande, qui peut être acceptée ou non. Il est de droit en cas de mariage.
Pendant le mandat d’E. Macron, les acquisitions de la nationalité se sont élevés à 102.000 en moyenne (114.000 en 2017 ; 110.000 en 2018 ; 109.000 en 2019 ; 84.000 en 2020 ; 94.000 en 2021, les baisses des deux dernières années étant liés à la crise sanitaire).
Il faut souligner que le nombre des personnes d’origine immigrée devenant françaises chaque année est bien plus élevé que 100.000. En application du droit du sol, en effet, les personnes nées en France de parents Français eux-mêmes nés en France sont automatiquement françaises à la naissance.
- La loi sur l’asile de 2018 a introduit certains mécanismes encourageant les flux d’immigration
Dans le bilan d’E. Macron, ce point mérite d’être relevé. Une loi du 10 septembre 2018 avait été votée sous le motif de limiter les flux de demandes d’asile. Les chiffres ci-dessus montrent que cette loi est restée inefficace.
Mieux, cette loi a introduit subrepticement des mesures destinées à encourager certains flux migratoires. Par exemple elle a étendu le bénéfice du regroupement familial aux frères et sœurs (article 3). Par exemple encore elle a prévu de faciliter le maintien des étudiants étrangers titulaires d’un master prenant un travail à l’issue de leurs études (article 21).
- 400.000 immigrés non européens par an se sont installés en France métropolitaine pendant le mandat de Macron, soit 2 millions en 5 ans
Les entrées légales d’immigrés s’installant en France ont donc été sous le mandat de Macron (entre 2017 et 2021) de 255.000 par an en moyenne.
Le nombre des entrées irrégulières n’est pas connu. Il comprend les 75.000 déboutés du droit d’asile annuels, qui dans la pratique restent en France. Il faut ajouter le nombre des MNA (17.000 par an avant le Covid). Il faut ajouter tous les irréguliers qui ne déposent pas de demande d’asile. Il faut ajouter les immigrés qui se maintiennent en France de façon irrégulière (par exemple à l’expiration de leur visa) sans demander l’asile. Il faut ajouter enfin les immigrés ayant obtenu l’asile dans un autre pays européen et qui s’installent en France. Au total au moins 150.000 irréguliers par an.
De ces 405.000 entrées légales et irrégulières (255.000 + 150.000) il faut retrancher les 24.000 reconduites et départs volontaires d’irréguliers. Il faut retrancher également les décès, dont le nombre n’est pas connu mais qui est nécessairement faible, la population originaire de l’immigration étant en moyenne très jeune.
Déduction faite des quelques expulsions et des décès, ce sont donc environ 400.000 immigrés supplémentaires, en situation régulière ou non, qui se sont installés en France sous le mandat d’E. Macron, soit 2 millions en 5 ans
Ces chiffres, encore une fois, ne tiennent pas compte des naissances (entre 200.000 et 300.000 par an, comme on l’a vu plus haut).
Pendant sa campagne de 2017, E. Macron déclarait : « l’immigration se révèle une chance d’un point de vue économique, social, culturel ». L’immigration, voilà au moins un domaine où E. Macron a mis en concordance ses paroles et ses actes. Malheureusement pour la France. Malheureusement pour les Français.