« Un adversaire politique n'est pas un ennemi ; c'est un partenaire du débat démocratique » : cette citation d’une femme de gauche, en l’occurrence Ségolène Royal, aurait pu et dû inspirer Jean-Luc Mélenchon, bien à la peine pour s’exprimer calmement dans « Face à Baba ». Invité de Cyril Hanouna sur C8, ce jeudi soir, le candidat de La France insoumise a montré clairement ses limites dans l’exercice du dialogue. Si la meilleure défense, c’est l’attaque, pour le coup, Jean-Luc Mélenchon a fait sienne cette tactique, tentant bon gré mal gré de prendre le dessus face à ses contradicteurs. En résultent des échanges, dès les premières minutes de l’émission, d’une agressivité sans fin, ne laissant pas parler la personne face à lui, des coups bas et des dialogues stériles et complètement inaudibles. Si le but recherché par Jean-Luc Mélenchon était celui d’empêcher Éric Zemmour de s’exprimer, il l’a en partie atteint, ne laissant pas son adversaire finir ses phrases, l’interrompant et l’insultant comme un chien.
Manifestement à court d’arguments et visiblement irrité, Jean-Luc Mélenchon, ne parvenant à faire taire celui venu le contredire, finit par lâcher : « Ah, mais vous parlez tout le temps ! » Éric Zemmour, qui s’était plié à ce même exercice le 16 décembre dernier (avec un record d’audience de plus de 2 millions de téléspectateurs), continue donc d’essayer de s’exprimer. Mais Jean-Luc Mélenchon, pourtant là pour débattre, est bougon et mal-aimable ; il balaye d’un revers de la main les propos d’Éric Zemmour : « Peu importe. Allez, d'accord, d'accord, on a compris. » Le candidat de Reconquête persiste à vouloir parler, puisqu’il est venu pour cela, quand, summum de l’impolitesse, Jean-Luc Mélenchon dérape et lâche ce qui restera son sparadrap du capitaine Haddock : « À la niche ! Aaaaah, la paix, le chien ! » Il n’en fallait pas moins pour que les deux candidats se disputent encore, rendant le niveau du débat inintéressant au possible et laissant de côté, pendant tout ce temps gâché, les vrais diagnostics nécessaires pour redresser la France. Un débat si pénible que même l’inélégante Raquel Garrido fustige, depuis son siège, qu’on n’est pas là pour refaire l’émission avec Éric Zemmour.
Mais Jean-Luc Mélenchon ne s’est pas contenté d’insulter Éric Zemmour. Il s’en est également pris, de façon extrêmement virulente, à Yannick Landurain, policier de la BAC Nord et délégué syndical Unité SGP Police. Une fois de plus, l’Insoumis est hargneux et dérape. Il accuse la police (alors qu’une enquête est en cours) d’avoir assassiné Cédric Chauviat, il dénonce des « comportements personnels ou racistes », et il fustige une « police violente qui a éborgné 32 personnes sans qu’il y ait un seul coupable, cette police qui a tué une femme au quatrième étage à Marseille, cette police qui fait ce qu’elle veut et quand elle veut… » Bref, un réquisitoire anti-flic propre aux islamo-gauchistes, d’autant plus malvenu dans ce contexte d’augmentation de suicides chez les forces de l’ordre, en proie à une grande détresse, faute de moyens et face à une Justice laxiste. Mais Jean-Luc Mélenchon, aveuglé dans son idéologie, ne l’admet pas et aboie de nouveau sur le policier : « Vous obéirez comme les autres. Vous ne ferez pas la loi. »
Reste à savoir si l’attitude de Jean-Luc Mélenchon a conquis les téléspectateurs. Les audiences étaient en baisse (1,84 million) et les internautes évoquent « un glissement vers la folie », « un mépris », « une arrogance », « une posture caricaturale ». Des propos haineux remontés jusqu'au ministère de l'Intérieur, puisque au lendemain de l'émission, Gérald Darmanin a condamné ces attaques par un tweet.