On ne dira jamais assez que l’élection de 2017 a été volée aux Français. Une opération politique, médiatique et judiciaire savamment orchestrée sans doute à partir du cabinet de l’Elysée et des amis socialistes de M. Macron, lui-même issu du PS, tendance caviar, et arrivé près de Hollande par la filière Attali-Jouyet, a éliminé le candidat le plus à même de redresser la France. La mise en examen puis la condamnation de François Fillon à partir d’une cellule judiciaire créée par Hollande à cause de l’affaire Cahuzac sont disproportionnées à propos d’une question qui n’aurait jamais dû quitter l’Assemblée Nationale, pour des faits qui n’étaient pas rares et n’ont été montés en épingle que pour une seule personne dans une stratégie politicienne et non judiciaire.
Cette origine douteuse laisse planer sur le “mandat” de M. Macron un sentiment d’usurpation. Comment un énarque passé par la Banque Rothschild et dénué de véritable expérience politique a-t-il pu s’emparer du pouvoir après un bref séjour au ministère de l’économie qui lui a permis de brader des entreprises nationales, notamment Alstom, essentielle à la filière nucléaire française ?
Récemment, un site du candidat Macron a été ouvert. Mais il tarde à annoncer sa candidature afin de profiter au maximum et le plus tard possible des moyens et du statut de président. Or, il n’est désormais qu’un candidat parmi les autres, qui veut une nouvelle fois voler son élection aux électeurs français. Les fautes, les échecs, les méandres et les contradictions qui remplissent ces cinq années sont tellement nombreux qu’il souhaite éviter leur rappel comme autant d’écueils à traverser lors de débats pour parvenir jusqu’au second tour où avec la complicité habituelle de “journalistes” complaisants, tout ne pourra être dit par son seul adversaire. M. Macron veut revivre le combat facile de 2017. Il n’y avait alors que les fautes lourdes du ministre à lui reprocher, et Marine Le Pen n’a même pas su les exploiter et s’est retrouvée comme d’habitude, victime du cordon sanitaire.
En dehors de cette tactique d’évitement qui devrait révulser tous les Français épris de démocratie, le sortant à nouveau candidat s’appuie sur quatre faux-semblants qui ne résistent à aucune analyse et sont tambourinés ad nauseam par les médias complices dont les propriétaires sont ses amis milliardaires ravis d’avoir échappé à l’ISF mobilier, et qui se moquent totalement de la disparition de la France ou de la décadence des moeurs dans notre pays. L’arrivée massive d’immigrés opère une pression salutaire sur les salaires, fournit une armée de nouveaux consommateurs dopés à coups d’aides sociales qui endettent l’Etat, mais ne touchent guère des gens dont l’activité et les richesses tiennent peu compte des frontières, entre travailleurs pauvres de l’Asie du Sud, bourgeoisie chinoise enrichie, et paradis fiscaux dans les îles.
Le premier faux semblant est bien sûr la “guerre” contre le virus. Celle-ci serait gagnée grâce au “grand protecteur” qui a décidé l’instauration du “passe sanitaire”, après avoir promis qu’il n’y recourrait pas. Cette mesure présentée soit comme générale dans le monde, soit comme spécifique à l’intelligence et à la volonté présidentielles, n’est ni l’une, ni l’autre. Les stratégies nationales sont différentes. Tous les pays n’y ont pas recours, et il est paradoxal que, fort du succès apparent de sa décision et de la ruée sur les vaccins qui a suivi, le génial conducteur ait voulu un passe vaccinal plus contraignant alors que la dernière vague du virus est manifestement moins mortelle, même si elle est plus contagieuse. Les atteintes sérieuses aux libertés fondamentales semblent désormais s’inscrire dans la normalité, la banalité. Ne plus pouvoir circuler à sa guise, être obligé de subir un traitement avec un seul produit proposé, ne plus pouvoir prescrire en conscience pour un médecin, et être “emmerdé” selon le mot tellement présidentiel, si on ne soumet pas : ce n’est plus le décor d’une démocratie libérale. Le contrôle au nom de la santé publique, c’est quand même du contrôle, et une voie dangereuse qui est ouverte. Mais cette apparence de dévouement au bien public cache mal les nombreuses défaillances de l’Etat face à la crise : la disparition initiale des stocks de masques, l’absence de tests avant l’arrivée des vaccins étrangers, puisque la France a été le seul pays doté d’un système de santé réputé solide à ne pas en produire, et enfin la suppression de lits d’hôpitaux notamment depuis 2017, la véritable cause de la panique gouvernementale transmise à l’opinion publique afin qu’elle s’enlise davantage dans l’obsession covidienne au lieu de penser à se défaire de Macron. Les résultats sont-ils probants ? En pourcentage, le nombre de décès n’a pas été considérable et explique mal le degré d’angoisse collective entretenue. En revanche, 130 000 morts cela fait peur : mais la France n’enregistre un record ni dans un sens, ni dans un autre. Avec 1950 morts par million d’habitants, la France fait mieux que le Royaume-Uni mais moins bien que l’Allemagne. On peut penser que ces différences tiennent davantage à des causes structurelles propres à chaque nation, sa démographie, sa répartition géographique, son système de santé qu’à l’action d’un pouvoir se prenant pour le coq qui fait monter le soleil dans le ciel. La réponse à l’épidémie a plutôt révélé une détérioration de notre système de soins auparavant considéré comme exemplaire au niveau mondial qu’elle n’a démontré l’efficacité douteuse du “génie” élyséen. ( à suivre)
https://www.christianvanneste.fr/2022/01/28/mais-pour-qui-se-prend-il-1/