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MAIS POUR QUI SE PREND-IL ? (2)

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Le président de tous les toupets, élu grâce à un coup d’Etat médiatico-judiciaire, est en marche sur les pas de son prédécesseur, le second Bonaparte qui après avoir instauré un Empire, s’appuyait sur les candidats “officiels”, ceux du pouvoir, avantagés lors des élections. M. Macron veut faire de lui-même “le” candidat officiel, menant campagne en visite présidentielle et avec les moyens de la Présidence, ajoutant à ce privilège celui de “présider” le Conseil de l’Union Européenne, possibilité que l’Allemagne, confrontée à une période électorale, avait écartée en ajournant son tour au profit de la Finlande en 2006 .

L’honnêteté et l’élégance ne sont pas données à tout un chacun. Cette présidence tournante est une survivance depuis qu’il y a un président du Conseil européen, Charles Michel aujourd’hui. Davantage exercée par un ministre désigné, que par le chef de l’Etat ou celui du gouvernement, sa durée la limite à une organisation des travaux pendant six mois. C’est un hochet médiatique dénué d’efficacité d’autant plus que l’élection interviendra à la mi-temps. Le freluquet frétillant qui sert de porte-parole au gouvernement et qui devrait s’en tenir à son rôle d’annoncer les mesures prises par celui-ci, se permet de commenter la campagne électorale, confondant lui-aussi allégrement gouvernement et scrutin au mépris du temps de parole et du compte de campagne. Sans vergogne, il ose utiliser l’expression de “campagne des morts-vivants”,  ou encore de “triangle des Bermudes” pour exprimer le mépris décidément consubstantiel du macronisme à l’encontre du déploiement légitime d’une campagne par les opposants. Suit une ode ampoulée à l’action du pouvoir, avec des formules au vide retentissant, comme “il proposera d’aller plus loin pour l’avenir”, ce qui peut se traduire par : mon patron veut être réélu. Mépris de la démocratie, mépris des institutions, mépris des Français : en ne restant pas dans les limites de la fonction qui lui est impartie au sein de la République, ce militant idolâtre et exalté dit involontairement la vérité sur le régime que les Français subissent.

Depuis 2017, les Français ont quitté la démocratie. Plusieurs élections ont eu lieu depuis 2017. Les européennes ont subi une liste “officielle” macroniste qui ne l’a pas emporté. Les élections locales ont été noyées dans le covid et faussées par l’abstention. Il s’agit pour le pouvoir de contourner la présidentielle en réduisant son importance. Le “président” va tenter de la voir du haut de son chateau tandis que ses concurrents s’affronteront dans la plaine. Il va prolonger au maximum l’obsession covidienne afin de détourner l’attention des électeurs des autres sujets et user à fond de l’illusion que sa gestion de la crise était la bonne. C’est le premier leurre utilisé. Il y en a trois autres.

Le second consiste à faire croire que la France bénéficie d’un sursaut économique exceptionnel. Ainsi brandit-on les 7% de croissance en 2021. Or, le PIB français annuel réel (c’est-à-dire hors inflation) est encore 1,6 % inférieur à son niveau de 2019. Et ce malgré une dette publique qui a flambé d’environ 350 milliards d’euros. Il est donc clair que c’est la fuite en avant dans l’endettement qui permet de soutenir les entreprises et de distribuer “quoi qu’il en coûte” les cadeaux. La création monétaire artificielle permet de maintenir l’activité, et notamment la consommation. Faute d’une reprise du tourisme et avec un afflux de produits importés, on assiste à un creusement de la balance commerciale et de celle des paiements, qui sont les vrais arbitres de la santé de notre économie. Le réveil sera douloureux. Le pouvoir dira que c’était face à la pandémie. Non, c’était en vue des élections. Et après celles-ci, il faudra juguler l’inflation ( 3,4% fin 2021 ) et tenter de dynamiser la croissance que la Banque de France estime devoir retomber à 1,5% en 2024.

Au delà de la “victoire” sur le virus, et de la reprise factice, il y a les politiques néfastes menées par ceux qui nous gouvernent et qu’ils tentent de mettre en arrière-plan. La première correspond à l’immigration, et à la délinquance qui va de pair avec elle. Il y a 7% d’étrangers en France, et 23,5% en prison, sans tenir compte des bi-nationaux ou des Français d’origine étrangère. Retourner cette évidence en accusant ceux qui la soulignent de racisme consiste à tenter de noyer la question dans l’idéologie. Le ministère de l’Intérieur a systématiquement gonflé le danger des “identitaires” qui s’opposent à l’immigration et a tout autant minimisé la violence de l’extrême-gauche. Cette dérive politicienne d’une politique éminemment régalienne est indigne. Il suffit de rappeler les chiffres pour établir le désastre des politiques migratoire et sécuritaire. La discrétion avec laquelle les données de la délinquance pour 2021 ont été communiquées est un aveu :  si la délinquance “crapuleuse”, escroqueries par Internet mises à part, poursuit une décrue entamée depuis deux décennies, les violences contre les personnes, elles, connaissent une hausse soutenue depuis le début du quinquennat. Avec 306 000 faits enregistrés, les “coups et blessures volontaires” (CBV) sont en progression de 31% depuis 2017. Si les moyens techniques permettent d’entraver la criminalité classique, la violence et les trafics se développent faute d’une réponse judiciaire adaptée. Par ailleurs, le séjour irrégulier sur notre territoire n’étant plus un délit, l’immigration clandestine a continué de s’ajouter à la passoire du regroupement familial et de l’asile.  L’immigration économique est devenue marginale.

Enfin, ce qui témoigne le plus de l’orientation idéologique du pouvoir actuel est la multiplication des mesures qui détruisent les fondamentaux anthropologiques sur lesquels la France était bâtie. Ce progressisme sociétal n’est que le nom officiel de la décadence voulue et précipitée. Faute de répondre aux vraies aspirations des Français, le pouvoir actuel a choisi de lâcher les vannes de la permissivité pour séduire les minorités à défaut de convaincre la majorité : PMA pour lesbiennes, allongement de la durée pendant laquelle l’avortement est légal, changer de nom de famille en abandonnant son patronyme. La société liquide est en marche : quand un gouvernement ne vise que le très court terme de l’élection, le très long terme des structures anthropologiques essentielles à la préservation de la société et le nation lui est indifférent.

https://www.christianvanneste.fr/2022/01/31/mais-pour-qui-se-prend-il-2/

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