Rien n’est plus dangereux qu’un pouvoir aux abois. Devant une échéance électorale incertaine, voire au pronostic très défavorable, Emmanuel Macron pourrait être tenté de jouer son va-tout et chercher à profiter d’une situation exceptionnelle. La peur resserre les rangs des électeurs autour du pouvoir. Des troubles avant le premier tour pourraient provoquer un vote légitimiste. Un raz-de-marée électoral à la faveur du sauveur « Macron », à l’image des élections législatives de juin 1968. De Gaulle avait tenu bon face aux émeutiers. L’électorat lui en avait été reconnaissant en lui donnant une majorité inespérée.
Macron a déjà fait un pas en direction du pourrissement en insultant les non-vaccinés. Il a agité le chiffon rouge en déclarant, ouvertement, sa volonté de « les emmerder ». Il a promis de leur pourrir la vie... Curieux comportement provocateur pour un candidat à une élection ! C'est une façon de s’assurer et de conforter un socle de partisans nombreux, chez les vaccinés. Les détenteurs d'un passe vaccinal seraient plus de 90 % de l’électorat. Et une façon d’énerver les 10 % de résistants, minorité qui de toute façon ne votera pas pour lui. Il a vérifié, à l’occasion de la révolte des gilets jaunes, qu’une répression féroce lui fait gagner en popularité. Aujourd’hui, les ingrédients sont là pour provoquer des troubles à l'ordre public dont il peut espérer tirer profit. La tentation doit être grande d’instrumentaliser les « convois de la liberté »…
Les judokas utilisent la force de leur adversaire pour provoquer sa chute. En l’occurrence, nous assistons peut-être à ce type de manœuvre. Ces convois de la liberté sont une occasion de désordres à réprimer, une fenêtre de tir, pour Macron. Ne l’oublions pas : il dispose des forces de police, des services de renseignement et même, indirectement, d’antifas pour organiser de belles émeutes et de magnifiques provocations. Avec Didier Lallement, il a un exécutant de première classe. Les opposants les plus déterminés à Macron pourraient, à leur corps défendant, assurer la réélection du Président le plus catastrophique que la France ait connu en tombant dans le piège d’événements violents, comme ceux qui ont opportunément déconsidéré les gilets jaunes à l’Arc de Triomphe. Et qui ont redoré le blason du Président.
La Macronie est aux abois, elle est dangereuse.
François Jay
https://www.bvoltaire.fr/macron-la-tentation-du-pourrissement/