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[Tribune] Sous prétexte de guerre en Ukraine, va-t-on une nouvelle fois voler aux Français l’élection présidentielle ?

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Alors que la guerre qui n’a pas encore dit son nom se poursuit et s’installe en Ukraine, une petite ritournelle commence à tourner en France. Une ritournelle qui, relayée par les courants dominants, annonce déjà que l’élection présidentielle prévue les 10 et 24 avril prochains ne sera, compte tenu des circonstances, qu’une nécessaire reconduction du Président sortant, voire un plébiscite annoncé pour celui qui n’est pas encore candidat.

Pour justifier cette position, de nombreux  et analystes de la vie politique nous expliquent savamment qu’en raison de l’état de guerre qui sévit dans l’est de l’ et de l’indispensable implication de l’actuel Président français, par ailleurs président en exercice de l’Union européenne, ce serait quasiment faire acte de trahison que de ne pas soutenir celui qui préside aujourd’hui aux destinées de près de 450 millions d’individus.

Face à ce qui, à mon sens, ne serait qu’un nouveau déni de démocratie, je crois indispensable de rappeler que cette élection appartient aux Français et non à ceux qui prétendent chaque jour davantage nous imposer leur façon de voir et d’envisager l’avenir de notre pays. À cet égard, il convient de rappeler que le conflit ukrainien, même s’il aura immanquablement des conséquences sur la vie des Français, ne menace, selon moi, aucunement l’intégrité du territoire national. Par ailleurs, en dépit des propos alarmistes de certains observateurs, pas nécessairement qualifiés, le risque de propagation de ce conflit à l’ensemble de l’Europe relève plus de la paranoïa que d’une analyse froide et raisonnée des événements.

Une fois la raison retrouvée et les intentions malveillantes repoussées, il faut donc s’interroger sur la portée de ces discours qui, une fois de plus, font le jeu d’une classe politique qui voit dans ce « fait nouveau », certes dramatique, l’occasion de s’accrocher au pouvoir afin de poursuivre son œuvre de déconstruction de notre pays.

Ainsi, si, comme en 2017, les Français ne veulent pas être à nouveau, en 2022, les dindons d’une farce politicienne délétère, il leur faudra prendre suffisamment de recul pour éviter de se laisser influencer par un discours ambiant qui ne vise, en réalité, qu’à les conditionner et leur faire admettre que Macron, dans l’intérêt du pays, serait la seule solution actuellement envisageable. Par ailleurs, toujours face à ce discours qui ne manquera pas d’être amplifié dans les semaines à venir, il faudra également que les électeurs prennent conscience de l’impérative nécessité de leur mobilisation en avril prochain. En effet, face au hold-up électoral qui semble se profiler, seule une mobilisation massive permettra de redonner la parole à ceux qui sont bel et bien méprisés depuis cinq ans.

Nous le voyons donc, après une  sanitaire qui a paralysé le pays et annihilé les esprits pendant près de deux ans, une nouvelle crise, d’une autre nature certes, surgit et risque de poursuivre les effets catastrophiques déjà enregistrés sur le fonctionnement de notre démocratie.

Pour ma part, j’ose l’affirmer, Emmanuel  n’est certainement pas le mieux placé pour participer à la résolution de la  ukrainienne. Dans cette regrettable affaire, le positionnement de la France, esclave soumise aux États-Unis (cf. le torpillage de la vente des sous-marins à l'Australie) et inféodée à l’OTAN, a perdu toute crédibilité face aux autres acteurs majeurs, dont la Russie, concernés par ce conflit. Ainsi, poursuivre la même (absence de) politique avec le même Président et la même majorité ne peut que nous conduire à de graves déconvenues. Il est grand temps que la France renoue avec sa tradition de non-alignement et affirme, par sa politique étrangère notamment, les valeurs qui sont véritablement les siennes. Ce retour à une France forte, capable de s’imposer et d’être le moteur de l’Union européenne, est possible. Pour cela, une seule condition : ne pas considérer que les jeux sont faits et aller massivement voter les 10 et 24 avril prochains.

Olivier Damien

https://www.bvoltaire.fr/tribune-sous-pretexte-de-guerre-en-ukraine-va-t-on-une-nouvelle-fois-voler-aux-francais-lelection-presidentielle/

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