Copinage aidant, l’imposteur de l’Elysée poursuit ses nuisances.
Pour sa toute première sortie de campagne, le président sortant a renoué avec le format « grand débat » (vous vous souvenez sans doute de cette magistrale arnaque, organisée après la révolte des « Gilets jaunes« , et montagne qui n’a accouché que de quelques souris), lundi soir à Poissy (Yvelines). Un échange « libre« , avait insisté son équipe. Hélas, des documents apparus dans la presse prouvent que la rencontre avait été soigneusement préparée en amont.
On le croirait presque !
Dès l’entrée d’Emmanuel Macron dans la salle, une évidence saute aux yeux et aux oreilles : la salle est loin d’être hostile. En témoignent les applaudissements nourris qui l’accompagnent.
C’est Karl Olive, un ami du président et maire de la ville, qui a invité les 250 participants. Mais il l’assure, tous n’ont pas voté Macron il y a cinq ans (mais qu’en sera-t-il en avril prochain ?). Le candidat lui a même demandé, jure l’ancien journaliste devenu animateur d’un soir, d’organiser un échange sans concession. « Vous m’avez dit : totale confiance, pas de thématique imposée, je veux taper dans le sac, je veux pouvoir confronter mes idées avec les Français« , raconte-t-il en accueillant le chef de l’Etat qui fit comme si de rien n’était.
Sauf que l’on était loin de la conversation « spontanée » vantée par l’écurie présidentielle. Toute la soirée, Karl Olive avait en main des fiches. Elles montrent que les questions étaient prévues, écrites en amont.
Sur l’une de ces fiches, numérotée 3/11, consacrée à la question de David Luceau (sa photo apparaît sur la fiche), il apparaît que ce « cadre d’entreprise automobile » de 49 ans est conseiller municipal de Poissy. « Vous vous êtes décidé tard à annoncer votre candidature à votre réélection. Le dernier jour. Pourquoi ne l’avez-vous pas fait avant ? Et quand je dis avant, je pense bien évidemment avant le début du conflit en Ukraine ? Rien ne vous en empêchait. (…) Avez-vous douté ?« .
Chaque fiche est consacrée à une question. Les trois fiches ci-dessus ont toutes les trois donné lieu à la question prévue pendant la réunion.
Le président-candidat les connaissait-il à l’avance ? Auraient-elles pu être soufflées par son équipe? « Pas du tout ! Parole d’honneur !« , répond le maire. L’élu ex-LR, aujourd’hui très proche du locataire de l’Elysée, assure avoir simplement voulu « thématiser au mieux » les échanges, pour pouvoir aborder les sujets qui intéressent le plus les Français. « J’ai constitué un panel représentatif d’habitants. Ils m’ont envoyé des dizaines de questions, j’ai choisi les plus pertinentes« .
BEN VOYONS !
« Vous avez bien vu que l’on n’a pas évité les questions sensibles, comme l’immigration ou le pouvoir d’achat« , ajoute-t-on sans rire au QG du candidat. « Il n’a pas besoin de ça. Il a prouvé pendant le grand débat qu’il n’était pas du genre à esquiver la confrontation« , défend un proche.
Mais sans doute a-t-il connu confrontation plus virulente que celle de lundi soir !
Et vous voteriez pour ça ?**
Le 9 mars 2022.
Pour le CER, Jean-Yves Pons, CJA.
(**) Souvenez-vous, avant de voter les 10 et 24 avril, de ce qu’écrivait George Orwell :
https://conseildansesperanceduroi.wordpress.com/2022/03/09/tous-les-coups-sont-desormais-permis-et/