Eugenio Corti (1921-2014), est un célèbre écrivain catholique italien.
Les cent lettres qui constituent ce livre viennent de loin : du front russe, où l’auteur a combattu en 1942-1943. Ces lettres n’avaient jamais été publiées. C’est après sa mort que son épouse, Vanda Corti, les a trouvées, soigneusement conservées. Elles étaient adressées de Russie à sa famille. Leur témoignage est d’autant plus précieux et authentique qu’elles ne sont tributaires d’aucun projet littéraire. Ces lettres éclairent la genèse d’un autre livre d’Eugenio Corti, La Plupart ne reviendront pas. Vingt-huit jours dans une poche du front russe, journal de la retraite de Russie paru en 1947, ainsi que de bien des épisodes de l’imposante fresque romanesque Le cheval rouge, paru en 1983, dont la première partie est précisément centrée sur la guerre en Russie.
Mobilisé en 1941, à l’âge de vingt ans, le jeune étudiant de droit à l’Université catholique de Milan se porte volontaire pour le front russe. Pourquoi ? Parce qu’il veut constater par ses propres yeux les conséquences de la transformation de la société qu’impose le marxisme soviétique. Lorsque Corti arrive sur le front russe, le Corps Expéditionnaire Italien en Russie devient l’Armée Italienne en Russie ou VIIIe armée. Ce sont 170.000 italiens qui sont déployés sur le front russe, presque tous en première ligne, eu égard à la longueur du front qui leur est assigné, soit près de 270 kilomètres.
Je reviendrai rassemble les cent lettres, cartes postales ou télégrammes envoyés par Eugenio Corti à des membres de sa famille, du 6 juin 1942 au 29 janvier 1943. Ces lettres sont accompagnées d’une cinquantaine de photos, prises dans leur immense majorité par Corti lui-même, et reproduites dans ce livre.
La deuxième lettre, de loin la plus longue du livre, est un véritable credo du jeune officier. Eugenio Corti ne saurait se dérober à son devoir. La guerre lui apparaît comme une épreuve redoutable mais aussi comme un révélateur de l’homme. Il se sent appelé à poursuivre le combat pour les valeurs qu’il tient pour essentielles – la Religion, la Famille et l’Esprit – quand cette guerre sera terminée, dans un monde inévitablement bouleversé.
Ces lettres sont celles d’un observateur attentif, décrivant minutieusement les paysages qui l’entourent, les caractères qu’il scrute. Lorsque vient le temps de la retraite de Russie et ses combats acharnés, Corti veut rassurer sa famille : il a placé sa confiance en la Sainte Providence et il en sûr, il reviendra.
Je reviendrai, Eugenio Corti, éditions des Syrtes, 236 pages, 17 euros
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