Ces derniers jours volent bas. Non seulement la campagne présidentielle n’a jamais su décoller, mais elle s’enfonce dans le sectarisme, la diabolisation, la bêtise au front de taureau. La macronie, en mal d’idées, n’a plus que ces vieilles recettes pour tenter d’inverser les courbes. Le pouvoir, soudainement paniqué, est en train de se rendre compte que les peurs qu’il agite – celle du populisme notamment - ne font plus d’effets, sinon encore chez les plus craintifs.
C’est pourtant sur ce terrain qu’Emmanuel Macron va encore se placer en brandissant le « danger de l’extrême droite ». Il serait représenté par Marine Le Pen et Eric Zemmour, qui ont en commun de vouloir mettre un terme à la dilution de la nation dans un monde indifférencié et « inclusif ». Il est loisible de critiquer ce mouvement réactif. Mais si la défense de la nation et de son peuple est la caractéristique d’une « lèpre qui monte » ou d’une « peste brune », alors les mots n’ont plus de sens. Macron a toujours voulu croire que son « progressisme » était dans le sens de l’histoire. Je crois tout au contraire aux vertus de la révolution conservatrice, provoquée par le choix des peuples de se maintenir dans leurs traditions, leurs modes de vie et de se protéger d’une mondialisation portant le grand basculement des civilisations. L’extrémisme n’est pas chez ceux qui veulent défendre la survie de la France. Ses fossoyeurs sont en revanche de vrais dangers.
L’erreur de Valérie Pécresse, qui a montré sa persévérance, est de cautionner ce manichéisme pour les Nuls. Il l’a empêchée d’aller à la source du malaise existentiel et de se faire comprendre d’un électorat inquiet, du moins à en croire les sondages qui la mettent parfois sous les 10%. C’est à un raisonnement frustre qu’oblige cette « reductio ad hitlerum » reprise par la macronie, ses commentateurs et ses médias. C’est ainsi que Macron a pu dire, le 31 mars : « Si l’extrême droite avait gagné il y a cinq ans, vous auriez été vaccinés en décembre et dé-vaccinés en janvier ! ». Outre que cette phrase ne veut rien dire – comment peut-on se « dé-vacciner » ? – elle révèle l’aveuglement dogmatique du chef de l’Etat, incapable de reconnaître l’échec d’un vaccin anti-Covid généralisé à tous alors qu’il ne protège ni de la contamination ni de diffusion du virus. Afin de se démarquer de l’ « extrême droite », il a estimé dernièrement, commentant le geste d’un agriculteur qui avait blessé mortellement un cambrioleur qui s’était introduit chez lui la nuit : « Je suis opposé à la légitime défense ». L’Elysée a précisé qu’il fallait entendre : « Opposé à la présomption de légitime défense ». Reste que cette indifférence portée aux violences est la marque de ce régime déconnecté de la vie des gens. Mardi, Macron a dénoncé des « manipulations politiques » autour de la mort de Jérémie Cohen, jeune handicapé juif happé par un tram à Bobigny, mi-février, alors qu’il fuyait ses agresseurs. Surtout, ne pas faire le jeu de l’extrême droite…
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