De Jean-Yves le Gallou :
La candidature de Zemmour a présenté un triple avantage pour Marine Le Pen :
- Le candidat de Reconquête lui a servi de paratonnerre à la diabolisation (lui permettant même d’échapper au procès en « poutinisme »).
- Il a recentré le débat électoral sur deux fondamentaux désertés par le rassemblement national : l’immigration et la sécurité (lui permettant ainsi de baguenauder tranquillement sur le pouvoir d’achat).
- Il a convaincu des électeurs sociologiquement rétifs au populisme jugé démagogique de Marine Le Pen.
Marine Le Pen aborde donc le deuxième tour à partir d’un potentiel électoral beaucoup plus élevé qu’en 2017 et, pour la première fois dans l’histoire du Rassemblement national, avec une importante réserve de voix. D’autant que l’hostilité au sortant est forte dans l’opinion et qu’il est possible de surfer sur le « Tout sauf Macron ».
La victoire de Marine Le Pen est donc envisageable à quatre conditions :
- Qu’elle sache rassembler sans mépriser ni les conservateurs ni la droite ni les identitaires.
- Qu’elle tienne bon avec vigueur et dignité face à la formidable campagne de diabolisation qui s’annonce (alors que le bouclier en Kevlar/Zemmour aura disparu)
- Qu’elle se montre politiquement et techniquement à la hauteur en face de journalistes qui auront cessé d’être complaisants et d’un Emmanuel Macron plus combattif que jamais.
- Qu’elle soit en mesure de sécuriser la loyauté du scrutin dans les 60 000 bureaux de vote, en particulier dans les 5 000 bureaux de vote sensibles. Travail titanesque auquel son appareil est peu préparé.
Reste que Macron lui-même n’est pas complétement à l’abri d’une sortie de route…