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Le vote communautaire, arbitre du second tour

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Il s’en est fallu de peu que Jean-Luc Mélenchon, le candidat des banlieues séparatistes, n’accède au second tour face à Emmanuel Macron (27,6%). En effet, seules 500.000 voix séparent le leader de la France Insoumise (22%) de Marine Le Pen (23,4%).  Elle-même n’est éloignée du président sortant, qu’elle affrontera le 24 avril, que de 1,4 million de voix. En choisissant le vote utile dès le premier tour, au détriment d’Eric Zemmour (7,1%), cet électorat de droite a donc eu la sagesse d’éviter de propulser le communautarisme en première ligne.

Mélenchon fait des scores spectaculaires dans de très nombreux « quartiers populaires », issus de l’immigration : plus de 60 % aux Mureaux (Yvelines), 60% à Bobigny (Seine-Saint-Denis), 52% à Roubaix (Nord), etc. Il est en tête à Marseille comme à Toulouse et majoritaire dans les quartiers Nord comme au Mirail. De nombreux représentants de l’islam ou des mosquées avaient appelé à voter pour celui qui, en novembre 2019, avait participé à Paris à une marche contre « l’islamophobie », organisée par des organisations islamistes dont le CCIF (Collectif contre l’islamophobie en France), dissous depuis par le gouvernement. Lors de cette manifestation, la foule avait été invitée à crier « Allah Akbar » non loin du Bataclan. Reste que ce vote communautaire s’annonce comme l’arbitre du second tour. Il rejoindra à nouveau Macron, comme il le fit en 2017. En 2012, le vote musulman s’était largement reporté sur François Hollande au second tour et avait été à la source de l’échec de Nicolas Sarkozy, battu sur le fil (48,4% contre 51,6%).

Dans le champ de ruines qu’est devenu le théâtre politique, avec les effondrements d’Anne Hidalgo pour le PS (1,7%) et de Valérie Pécresse pour LR (4,8%), tout est à reconstruire. Mais le RN aurait tort de se croire l’évident pôle d’attraction de la droite, dispersée aux quatre vents. Si Marine Le Pen, à l’issue d’une bonne campagne, améliore son score par rapport à 2017, elle reste distancée par Macron. Elle n’affiche pas une dynamique suffisamment entraînante. Sa victoire n’est envisageable dans quinze jours, bien que les sondages donnent vainqueur le président sortant, qu’au prix de compromis sur une plateforme de gouvernement élargie. Si Pécresse a appelé sans surprise à voter pour Macron, Eric Ciotti a refusé ce choix dès hier soir. On le devine, lui et d’autres LR, prêts à se rallier au RN sous certaines conditions. Plus clairement encore, Zemmour a appelé à voter pour Le Pen. Ce lundi sur Europe 1, Marion Maréchal, qui a rejoint dernièrement le leader de Reconquête, a invité sa tante à « tendre la main » à cette droite battue, afin de mettre en place une coalition de gouvernement ou une alliance en vu des législatives. Le pêché d’orgueil serait, pour Marine Le Pen, de s’en tenir à une rigidité dogmatique et à une volonté d’humilier ses opposants d’hier. Le 24 avril, le vote communautaire peut devenir le faiseur de roi. Il est encore temps d’éviter cette défaite française.

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