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Consigne : minimiser les violences urbaines jusqu’à dimanche soir

Jamais la France n’a été aussi calme, à en croire les médias. Des violences continuelles en Seine-Saint-Denis depuis le 26 mars ? Ça se saurait ! Des incendies criminels et le saccage du centre de Rennes la semaine dernière ? Ah bon ? Des dizaines de voitures incendiées ou saccagées à Laval ? « Nous restons dans le dialogue », se réjouit le maire PS. Mais, mezzo voce, tout le monde craint le pire pour le 24 au soir. Quel que soit le gagnant.

Les émeutes de Laval, dans la nuit de samedi à dimanche, ont été spectaculaires. C’est tout le quartier Saint-Nicolas, à l’est de cette ville de moins de 50 000 habitants, qui s’est embrasé. Tout a commencé – comme souvent – avec l’interpellation d’un jeune délinquant. Aussitôt un groupe d’adolescents et d’hommes issus de la diversité, comme on ne dit même plus, ont entrepris de mettre la ville à sac, de piller des boutiques, d’incendier des voitures, de crever les pneus. « On n’a pas dormi, témoigne une habitante auprès du correspondant du Figaro. On entendait sans cesse des motos, des pétards… Quand je suis sortie, à 6 h du matin, ça flambait encore. On aurait dit une scène de guerre. Maintenant, j’ai peur. » Les véhicules détruits sont ceux de la municipalité, du conseil départemental, et d’une association d’aide aux handicapés.

Le maire PS, Florian Bercault, s’est efforcé de minimiser les émeutes, évoquant des problèmes de logement, d’emploi, d’intégration. Curieuse façon de tenter d’améliorer les choses… Reprenant des formules qui étaient en vogue il y a vingt ou trente ans, mais que l’on sait aujourd’hui totalement inadaptées, le maire a expliqué qu’il fallait « continuer évidemment à être dans le dialogue, pour permettre à chaque Lavallois de trouver sa place dans la ville », ou encore que « la violence doit être source d’interrogation des politiques publiques à mener ».

Selon nos correspondants dans la région, les formules creuses et faussement naïves du maire sont très mal passées. Le préfet comme des élus de la majorité départementale, pourtant de centre droit, n’ont pas eu de mots assez durs pour condamner ces agressions, ces saccages gratuits, mais aussi les programmes de sécurité spécialement défaillants. Laval est une ville moyenne et cette généralisation des émeutes urbaines dans des communes de cette taille, dans des régions rurales, est une nouveauté.

Les syndicats dénoncent à l’avance toute récupération

A Rennes, les saccages et les menaces de mort de la semaine dernière à l’encontre de notables d’opposition continuent à faire couler beaucoup d’encre. En Seine-Saint-Denis, destructions et violences se poursuivent depuis le 26 mars. On a appris seulement mardi qu’une femme professeur du collège Fabien à Saint-Denis, avait été attaquée vendredi par un élève, pendant son cours. Les syndicats ont dénoncé « le manque de moyens », et mis en garde contre « toute récupération de cet événement » (sic !).

Notons au passage qu’il est difficile de « récupérer » des « événements » soigneusement cachés à l’opinion publique, semaine préélectorale oblige.

Francis Bergeron

Article paru dans Présent daté du 20 avril 2022

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