04/05/2022
La préfecture des Bouches-du-Rhône annonce l’ouverture de plusieurs enquêtes judiciaires après les violences et les dégradations perpétrées depuis plusieurs jours dans ce quartier du XVe arrondissement marseillais. Traumatisées, certaines familles refusent de revenir.
Dormir loin de chez soi pour dormir plus paisiblement. Lundi soir, des habitants de la barre G du quartier marseillais du Kalliste (Bouches-du-Rhône) ont fui pour dormir dans un gymnase. Depuis plusieurs jours, des individus ont été jusqu’à pénétrer dans leurs logements, donnant aux familles le sentiment d’avoir atteint un point de non-retour. En conséquence, cinq d’entre elles, « affectées par ces événements, n’ont pas voulu réintégrer leurs logements », indique ce mercredi la préfecture des Bouches-du-Rhône.
Coups de feu, tentative d’incendie, squat… Les tensions ont atteint un niveau alarmant dans ce secteur du XVe arrondissement de Marseille au cours du week-end. « Des rixes ont éclaté samedi soir entre deux groupes de la communauté nigériane : les individus se sont affrontés à coups de machette et de barre de fer », indiquent ainsi nos confrères de BFMTV Marseille Provence, selon lesquels « plusieurs coups de feu ont été entendus et deux personnes ont été blessées ».
Près d’un tiers des logements squattés
(…) Le Parisien
Cette situation ubuesque concerne une soixantaine de locataires d’une résidence du 15e arrondissement.
Une soixantaine de locataires d’une résidence privée du 15e arrondissement de Marseille ont décidé de quitter leur appartement, excédés par la violence de squatteurs, rapporte RTL. Selon nos confrères, ces squatteurs sont principalement des Nigérians anglophones sans papier qui ont progressivement pris possession d’immeubles vétustes. Dans la barre G de la cité Kalliste, qui compte 129 logements, plus de la moitié serait ainsi squattée.
Une jeune femme, Melina, explique que sa porte a été éclatée pendant qu’elle était partie en week-end. Alertée par une voisine, elle est revenue chez elle en urgence. «Ils ne voulaient pas sortir, j’ai dû me cacher à 22h dans le hall», raconte-t-elle. Une autre jeune femme de 24 ans, Zineb, explique qu’elle ne peut pas «rester dans un endroit où il n’y a pas de sécurité». Elle a décidé de quitter son appartement avec sa famille.
Les squatteurs sont ultra-violents entre eux, sur fond de prostitution et de trafic de drogue. Des bandes se battent régulièrement à coups de machette dans les parties communes et cherchent à se réfugier chez les habitants. «Quand ils se battent entre eux (…) Ils tapent aux appartements pour qu’on leur ouvre et qu’ils se réfugient. Un autre clan veut les tuer donc ils veulent se réfugier chez nous», explique Nella, dont «les petites se sont réveillées en panique, tétanisées». La mère de famille ne leur a pas ouvert la porte. En représailles, son appartement a été incendié. Elle aussi a décidé de fuir.