L’heure n’est pas à la fête pour les firmes mondialisées. Après qu’Elon Musk ait racheté Twitter et évoqué le possible retour de Donald Trump sur le réseau social, voilà que Netflix est en baisse de régime et que Disney est aux prises avec l’État de Floride.
Netflix chute en bourse, pour trop de woke ?
L’année 2022 démarre mal pour le géant de la diffusion en flux continu. Le premier trimestre a vu diminuer le nombre d’abonnés de 200.000, un chiffre modeste (sur 221 millions d’abonnés) mais qui a entraîné la chute de l’action de 25%, portant le niveau de la chute à presque 45% depuis le début de l’année 2022. Pourtant, les prévisions établies tablaient sur une hausse de presque 2 millions d’abonnements sur la même période. Un revers expliqué, selon la plateforme, par deux phénomènes : la perte des abonnés russes à la suite des sanctions prises contre Moscou et la difficulté à avoir du sang frais parmi ceux qui souscrivent un abonnement. D’autres explications viennent en tête : l’augmentation des tarifs ou encore la volonté d’incorporer de la publicité.
Toutes ces explications économiques occultent l’idéologie qui émane de nombre de productions Netflix, où les préoccupations de genre ou de race sont omniprésentes. C’est finalement Slate (que l’on peut difficilement accuser de fascisme) qui pose la question : « Netflix est-il trop progressiste pour plaire à la droite ? ». Des études réalisées aux États-Unis ont mis en lumière que les Républicains étaient plus réticents à l’idée de « Netflix and chill » que leurs congénères Démocrates. Une inclination qui se comprend au premier coup d’œil de certaines séries telles que Sex Education, une des productions emblématiques de la plateforme, où se confondent les odes à l’homosexualité, au métissage et à la remise en question des stéréotypes de genre.
Si certains pourraient se surprendre de ce parti pris, rappelons que le directeur des contenus de Netflix, Ted Saranbos, a organisé grâce à son carnet d’adresses bien garni une levée de fond pour la seconde campagne de Barack Obama. Indiquons aussi que l’audience majoritaire du site de streaming est cette « Génération Z », née entre 1997 et 2010, où les questions de genre et consorts sont bien représentées. Inspirant la concurrence, Sex Education a eu son équivalent sur Disney+. Intitulée Sex Nerd, la série « déniaise l’éducation sexuelle » selon Télérama.
Le climat de la Floride moins propice à Disney
À force de tendre la main, le bras vient avec. C’est ce que sont en train d’apprendre certaines de ces plateformes. Disney par exemple vient de perdre les privilèges fiscaux qui étaient les siens dans l’État de Floride depuis 1955. La raison ? Disney a contesté une loi jugée « homophobe », promulguée par le gouverneur de Floride, qui interdit de promouvoir les questions de genre et de sexe jusqu’à la troisième année de primaire. Le 11 mars 2022, Bob Chapek, le président de Disney a fait acte de contrition et promis « d’user de notre influence non seulement pour promouvoir des histoires inclusives, mais aussi pour défendre les droits humains (sic) ».
Une contestation faite sous la pression d’associations gays s’indignant que la firme ait financé la campagne électorale du gouverneur et donc, par ricochet, soutenu ce projet de loi. Paradoxalement, ce n’est pas la première fois que Disney se retrouve avec des accusations d’homophobie sur les bras. En avril 2022, l’acteur Chris Pratt, acteur central de la saga Les gardiens de la galaxie, a été au cœur d’une polémique pour fréquenter une église qualifiée d’homophobe selon ses détracteurs. Les hérauts de la tolérance ont exigé sa tête (sans l’obtenir). Citons aussi la sortie du film Mulan, ayant subi des appels au boycott car son générique de fin contenait un remerciement au gouvernement chinois alors occupé par l’affaire des Ouïghours.
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