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La Pologne a terminé la construction d’un mur d’acier de 186 km de long à la frontière avec la Biélorussie, afin d’empêcher les migrants de venir dans le pays (MàJ)

01/07/2022

Le mur d’acier construit par la Pologne le long de sa frontière avec la Biélorussie est achevé. Depuis l’été dernier, des milliers de réfugiés, principalement originaires du Moyen-Orient, s’y sont pressés avec plus ou moins de réussite. L’Occident a accusé le régime biélorusse d’orchestrer cet afflux avec son allié russe, dans le cadre d’une attaque « hybride », ce que Minsk dément. En réponse, la Pologne a mis en place le long de cette frontière une zone interdite d’accès aux non-résidents, y compris les travailleurs humanitaires et les médias.

Elle y a dépêché des milliers de soldats et de policiers, lancé la construction de la barrière et approuvé une loi autorisant les refoulements des migrants vers la Biélorussie, une pratique condamnée par des organisations et justice internationales. « La barrière que nous avons construite nous sépare de la sombre dictature du (dirigeant biélorusse Alexandre) Loukachenko », s’est félicité devant la presse le ministre polonais de l’Intérieur, Mariusz Kaminski.

La barrière, haute de 5,5 mètres, s’étend sur plus de 186 kilomètres, et son coût est estimé à 350 millions d’euros. Au moins une douzaine de personnes sont mortes à cette frontière où, pendant l’hiver, les migrants et les réfugiés, dont beaucoup fuyaient la guerre et la pauvreté au Moyen-Orient, ont dû affronter des conditions exténuantes et glaciales.

Une condamnation de la Cour européenne des droits de l’Homme

Jeudi, la Cour européenne des droits de l’Homme (CEDH) a condamné la Pologne dans deux affaires distinctes de refoulement de demandeurs d’asile tchétchènes à la frontière avec la Biélorussie. La Cour a notamment donné raison à une famille de sept Russes originaires de Tchétchénie, dont quatre enfants mineurs, qui s’étaient présentés 16 fois à la frontière entre le Bélarus et la Pologne.

(…) Depuis l’invasion russe en Ukraine, la Pologne a en revanche largement ouvert ses frontières aux réfugiés ukrainiens.

Le Parisien

(Merci à BB)


25/01/2022

Ylva Johansson, membre de la Commission. – Madame la Présidente, Mesdames et Messieurs les députés, la valeur naturelle exceptionnelle de la forêt de Białowieża est incontestée. C’est un site de l’UNESCO et un site Natura 2000.

La forêt de Białowieża fait partie du patrimoine naturel de la Pologne et de l’EuropeNous devons la protéger pour que nos enfants et petits-enfants puissent en profiter eux aussi. Les forêts sont essentielles pour réguler le climat et sauvegarder la biodiversité de l’Europe. C’est particulièrement vrai pour les forêts vierges comme la forêt de Białowieża.

La question que vous soulevez est celle des projets polonais de construction d’un mur frontalier à travers la forêt. Ce mur est en cours de construction en réponse aux tentatives du dictateur biélorusse Lukashenko de créer une crise migratoire artificielle en attirant les gens auxquels il pourrait vendre un voyage coûteux pour l’UE. Bien entendu, ce n’est pas à lui de le vendre. […]

La frontière polonaise avec le Belarus n’est pas seulement une frontière polonaise, c’est la frontière de l’UE. Les États membres doivent protéger les frontières extérieures de l’UE et faire respecter les droits fondamentaux. Il n’y a aucune contradiction à faire les deux. L’Union européenne ne finance pas de clôtures ou de murs, mais nous finançons une gestion intégrée des frontières qui détecte les franchissements irréguliers et est liée à un système de gestion des migrations et d’asile efficace et rapide lors de la gestion de la frontière.

Les États membres doivent non seulement respecter les droits fondamentaux et nos valeurs européennes, mais aussi notre acquis communautaire. Cela signifie qu’ils doivent également respecter pleinement notre législation européenne en matière d’environnement. La directive “Habitats” est très claire. Si un projet a une incidence potentielle sur une zone protégée Natura 2000, les autorités doivent d’abord vérifier s’il y a des effets négatifs importants et s’il existe des moyens de remédier à ces effets. Si elles constatent qu’il y a un impact significatif, les autorités peuvent encore décider de poursuivre le projet. Mais cela ne peut se faire que s’il existe des raisons impératives d’intérêt public majeur. Dans ce cas, elles doivent d’abord prouver qu’il n’existe pas d’autres solutions et elles doivent également compenser les incidences sur l’environnement.

La directive “Habitats” ne définit pas la notion de “raison impérative d’intérêt public majeur”, mais le texte juridique mentionne la sécurité publique à titre d’exemple. Il est donc clair qu’en vertu du droit communautaire, nous pouvons protéger à la fois l’environnement et la sécurité publiqueNous pouvons et devons faire les deux. Il est également clair que nous devons suivre les procédures établies par le droit communautaire. C’est pourquoi, conformément à l’engagement pris lors de la réunion de la commission ENVI du 21 avril, la Commission a envoyé une lettre aux autorités polonaises pour leur demander si ce projet est conforme à la législation environnementale de l’UE. Dès que le gouvernement polonais nous aura envoyé une réponse, nous vous tiendrons au courant de cette importante question.

Parlement européen – Plénière du 5 mai 2022 – Construction d’un mur le long de la frontière entre la Pologne et la Biélorussie dans la forêt primaire de Białowieża – Intervention de la Commissaire aux affaires intérieures Ylva Johansson

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