Action Écologie présente une nouvelle étude sur la production électrique « écologique » :
Production électrique “écologique” : la France gagne le match contre l’Allemagne (et le reste du monde)… Pourquoi vouloir tout changer ?
Écrite par Rémi Jardot, normalien agrégé et doctorant en ingénierie, cette étude compare les systèmes français et allemand de production d’électricité. Il en ressort que la France est sur-performante sur la question des émissions de gaz à effet de serre tandis que l’Allemagne a des résultats désastreux. Pourtant, cette dernière a mis en place une politique électrique ambitieuse et coûteuse consistant à fermer ses centrales nucléaires et à développer les sources d’électricité intermittentes (éolien et solaire). Les milliards que l’Allemagne a dépensés ne lui a pas permis de rattraper son retard : notre pays émet toujours 8 fois moins de gaz à effet de serre qu’elle.
D’où cette question : pourquoi notre pays devrait imiter son voisin d’outre-Rhin en dépensant un argent fou ? Au contraire, la France devrait conforter son modèle basé sur le nucléaire et l’hydraulique et investir dans d’autres secteurs beaucoup plus impactant sur la question du CO2 : le logement ou les transports par exemple. Alors que toutes les ONG environnementales sont peu ou prou pour le développement des énergies renouvelables intermittentes et soutiennent donc le modèle allemand, Action Écologie estime au contraire que le modèle français doit être conservé le plus longtemps possible. Le développement de l’éolien et du solaire pour la production d’électricité est une catastrophe économique, écologique et financière.
Voici la conclusion de l’étude :
Le système de production électrique français, basé essentiellement sur l’énergie nucléaire et l’hydraulique comparativement au système allemand, est bien plus performant en termes de rejet de gaz à effet de serre. Le scénario 100% renouvelable demanderait à notre pays de se diriger vers le modèle d’outre Rhin qui est beaucoup moins performant. Il paraît inconcevable aujourd’hui d’envisager que la France puisse faire mieux dans le domaine des émissions de CO2 liées à la production d’électricité. Assurément, si la France souhaite agir dans ce domaine, elle doit stratégiquement uniquement concentrer ses moyens sur les autres secteurs, transports et logement notamment.
Par ailleurs, les émissions de CO2 ne sont pas le seul sujet environnemental. Modifier le système de production électrique français en augmentant la part des énergies renouvelables intermittentes et en baissant la part du nucléaire aurait des conséquences environnementales désastreuses. D’abord parce que les centrales nucléaires sont des infrastructures existantes qui fonctionnent plutôt bien. Souhaiter les mettre au rebus est un acte anti-écologique par nature. Les principes de la sobriété nous imposent de conserver nos infrastructures le plus longtemps possible pour ne pas construire un système flambant neuf.
Ensuite, le développement de l’éolien et du solaire nécessite de construire et d’entretenir un système de production et de gestion parallèle à même de pouvoir pallier le manque de production lorsqu’il n’y a pas de vent ou pas de soleil. Pour produire la même quantité d’électricité, il faut donc multiplier par deux les investissements. L’impact environnemental négatif est évident car il faudra mobiliser beaucoup plus de matières premières et d’énergie pour maintenir ces deux systèmes de production ou de gestion. Il faudra aussi occuper beaucoup plus d’espace ce qui aura un impact important sur les paysages et la biodiversité.
Il apparaît ainsi que la position des grandes ONG environnementales et du parti La France insoumise est écologiquement irresponsable.
https://www.lesalonbeige.fr/production-electrique-pourquoi-vouloir-tout-changer/