Une information complètement passée sous silence dans la presse française, mais qui n’a pas échappé au radar du site d’information Lecourrier-du-soir.com qui l’a apprise du média américain The New York Times ces dernières heures.
L’information date d’il y a deux ans, mais notre rédaction a jugé bon de la relayer afin d’exposer publiquement les pratiques malsaines auxquelles s’adonnent certains laboratoires pharmaceutiques.
En effet, il y a moins d’un mois, Lecourrier-du-soir.com avait été le premier média en France à avoir relayé la condamnation de Pfizer à une amende de 75 millions de dollars par le gouvernement britannique pour escroquerie.
Et au moment où notre média mène un travail d’investigation pour dévoiler le montant que ce labo américain a dépensé pour “acheter” des experts sanitaires lors de la pandémie, on apprend que le géant pharmaceutique suisse, Novartis, a été condamné en 2020 à une amende de 678 millions de dollars par la justice américaine pour avoir corrompu des médecins et experts sanitaires.
L’information a été relayée par la justice américaine dans un communiqué intégralement lu par Lecourrier-du-soir.com. Dans ledit communiqué, la justice de New-York accuse Novartis d’avoir organisé, pendant des années, des “Speaker Programs”, c’est-à-dire des événements organisés dans des lieux chics et durant lesquels des médecins et experts sanitaires corrompus à coup de plusieurs millions de dollars viennent faire la publicité d’un médicament en ne soulignant que ses bienfaits chez les patients.
Ainsi, dans son communiqué, la justice de New-York accuse Novartis d’avoir organisé plusieurs dizaines de milliers de “Speaker Programs” entre 2002 et 2011. L’information a été reprise par plusieurs autres médias tels que le New York Times qui révèle que le géant pharmaceutique suisse a dépensé quelque 100 millions de dollars dans ces événements mondains.
Reconnu coupable, le laboratoire suisse a ainsi été condamné à une amende de 678 millions de dollars. De cette somme, 591 442 dollars seront versés à l’Etat américain en guise de dommages et intérêts en vertu de la loi False Claims Act. Le laboratoire suisse a accepté de signer le Corporate Agreement Act (CIA) pour mener des réformes approfondies quant à son fonctionnement. Novartis s’engage également à réduire considérablement les montants alloués à ces événements.
Il convient de rappeler que ce n’est pas la première fois qu’un géant pharmaceutique est pris en flagrant délit de fraude. En effet, en juillet dernier, le gouvernement britannique avait annoncé, dans un communiqué officiel, une amende de 84 millions de dollars infligée à Pfizer pour escroquerie.
D’après The Guardian, le laboratoire américain, Pfizer et le géant britannique Flynn Pharma ont été tous deux condamnés à une amende de 70 millions de pounds. Il est reproché à ces deux géants pharmaceutiques d’avoir trompé l’agence sanitaire britannique (National Health Services) en lui surfacturant les prix des médicaments de lutte contre l’épilepsie.
L’information avait été confirmée par le gouvernement britannique dans un communiqué rendu public ce 21 juillet et consulté par Lecourrier-du-soir.com. Dans le communiqué en question, on y apprend que Pfizer a été condamné à une amende de 63 millions de pounds (75 millions de dollars) contre 6,7 millions de pounds (environ 8 millions de dollars) pour Flynn Pharma. Les deux amendes ont été prononcées par le CMA (Competition and Market Authority), agence gouvernementale britannique en charge de réguler la concurrence sur le marché britannique.
Les révélations faites par le gouvernement britanniques sont hallucinantes. Londres fait savoir que les deux labos ont supprimé le nom du médicament, jadis connu sous le nom de Epanutin, afin que le prix ne soit plus assujetti à une régulation du marché et ainsi pouvoir fixer leur propre prix comme bon leur semble. Faute de choix (car les deux labos étaient les plus grands fournisseurs sur le marché), l’agence sanitaire britannique était alors obligé d’acheter ledit médicament à un prix extrêmement élevé.
Le gouvernement ne s’arrête pas là. Dans le communiqué, on apprend que Pfizer a ainsi fait gonfler le prix du médicament de 780% à 1600% (de plus que le prix normal) en seulement 4 ans. Et ce n’est pas tout. D’après le communiqué, Pfizer a fourni le médicament à Flynn Pharma qui, à son tour, a revendu les boîtes à des grossistes et des pharmacies à un prix oscillant entre 2 300% et 2 600% de plus que le prix fixé par Pfizer.
Une pratique malsaine vigoureusement dénoncée par le gouvernement britannique qui a fait savoir que les coûts des médicaments (pour l’Etat britannique) sont ainsi passés de 2 millions de pounds (2 millions de dollars ) à 50 millions de pounds (59 millions de dollars) entre 2012 et 2013.
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