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Et un ancien ministre de plus de recasé !

L’agence de reclassement des ministres défaits aux dernières législatives fonctionne bien et ne connaît pas la crise. Après Emmanuelle Wargon et Jean Castex, c’est au tour de Brigitte Bourguignon d’avoir retrouvé un job. Ministre déléguée chargée de l’Autonomie de 2020 à mai 2022 puis très éphémère ministre de la Santé jusqu’au 4 juillet dernier, elle fut obligée de démissionner du gouvernement après avoir été battue au second tour des élections législatives dans le Pas-de-Calais face au candidat Rassemblement national. Une défaite honorable : 56 voix d’écart seulement séparaient les deux adversaires ! Notons que la candidate malheureuse n’avait pas déposé de recours, comme cela arrive souvent lorsqu’il y a un aussi faible écart, et qu’elle avait immédiatement pris acte de ce résultat dans un mouchoir de poche.

En parlant de mouchoir, Brigitte Bourguignon a dû rapidement rentrer le sien dans sa poche après voir séché ses larmes puisqu’Emmanuel Macron va la nommer inspectrice générale des affaires sociales, nous apprend franceinfo : la nomination devrait sortir au prochain conseil des ministres. Pas mal, comme promotion quand on connaît le parcours de Mme Bourguignon : ancienne secrétaire médicale devenue fonctionnaire territoriale au conseil général du Pas-de-Calais, c’est un peu comme si dans l’armée on nommait un adjudant directement au grade de général de brigade. Comme quoi, la politique, lorsqu’on est du bon côté du manche, peut-être un formidable ascenseur social républicain. Il est vrai aussi que Brigitte Bourguignon, relativement inconnue des Français, a derrière elle un solide passé politique : plus de trente ans de mandats locaux dans le Pas-de-Calais sous les couleurs socialistes jusqu’à cet entre deux tours de l’élection présidentielle de 2017 où elle rallia avec armes et bagages Emmanuel Macron, ce qui lui valut d’être exclue du PS.

Si on ajoute la Légion d’honneur qui lui a été décernée au 14 juillet dernier, on peut dire que Brigitte Bourguignon est aujourd’hui largement récompensée de ses efforts par Emmanuel Macron. Cela dit, cette promotion catapulte, dite au tour extérieur, autrement dit du fait du prince, est vieille comme la République et même plus. Sans remonter au temps des carrosses, rappelons que Nicolas Sarkozy avait bombardé Fadela Amara, sur proposition du ministre du travail, Xavier Bertrand, et de la ministre des Solidarités et de la Cohésion sociale, Roselyne Bachelot, lorsqu’elle quitta le gouvernement en 2010, elle aussi, inspectrice générale des Affaires sociales (le social, c’était son truc). Fadela Amara était alors âgée de 46 ans, ce qui lui offrait une bonne vingtaine d’années devant elle dans la haute administration avec un traitement (on ne dit pas paie) confortable. Côté positif de la nomination de Brigitte Bourguignon : née en 1959, elle encombrera moins longtemps l’organigramme de cette belle administration.

Après la réception des losers à l’Élysée en début de semaine, si joliment évoquée par notre ami Jany Leroy, on attend avec impatience quel sort est désormais réservé à Amélie de Montchalin et Christophe Castaner. Pour ce dernier, un coup de pouce de sainte Rita n'est pas à exclure. Cela dit, la République fait parfois des miracles.

Georges Michel

https://www.bvoltaire.fr/et-un-ancien-ministre-de-plus-de-recase/

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