Dans une tribune qui s’ouvrait sur l’énumération des âneries des nouveaux maires écologistes, quelques mois après les municipales, l'écrivain Brice Couturier, auteur du livre Macron, un Président philosophe (Éd. de l’Observatoire, 2017) écrivait : « Le bêtisier des nouveaux élus écologistes s’enrichit chaque jour d’une couche supplémentaire. Et n’incriminez pas des bévues de néophytes, encore peu rodés à l’exercice de la communication politique. Notre drame, c’est qu’ils pensent ce qu’ils disent. » Et agissent en conséquence…
Comme le maire de Lyon, Grégory Doucet, qui compte utiliser le million d’euros destiné à l’installation de caméras de vidéosurveillance pour financer des urinoirs inclusifs, Jeanne Barseghian rêvait jusqu’il y a peu de financer à hauteur de 2,6 millions d’euros la construction d’une mosquée par la Confédération islamique du Millî Görüş. Une association turque qui a refusé de signer la « charte des valeurs de la République » mise en place par le CFCM et que le ministre de l’Intérieur a qualifiée de radicale. Gérald Darmanin avait accusé le maire de Strasbourg de financer une « ingérence étrangère ». Face à la polémique, les porteurs du projet de la mosquée de Strasbourg avaient finalement retiré leur demande de subvention.
Dans l’entreprise de destruction de l’Histoire et du patrimoine français, le volet culturel tient une place essentielle, raison pour laquelle le maire de Strasbourg veut couper le robinet des institutionnels pour « financer les pratiques amateurs, les spectacles vivants de rue, les chorales participatives et des lieux comme le théâtre Hautedepierre » (lieu où se produit la chorale dans laquelle l'édile chante), relève Le Figaro.
Alors, « en ville, un climat de crainte s’est abattu sur les milieux culturels », écrit le quotidien. « Entre le chantier de l’Opéra national du Rhin, le Festival européen du film fantastique, qui souhaite être renouvelé, le cinéma Cosmos, en attente de son budget, le Musée alsacien, à l’intérieur duquel il pleut, le palais Rohan, où le plâtre s’effondre dans les salons royaux, et les renégociations financières de tous en vue du budget 2023, des dizaines de dossiers sont en attente de décision du maire et de Syamak Agha Babaei, premier adjoint responsable des finances. » La situation est telle, selon Le Figaro, « que même les tapis de course installés sous les bureaux de l’équipe municipale, pour faire du sport tout en travaillant, ne font plus rire l’opposition... »
Dans une tribune publiée par les Dernières Nouvelles d’Alsace, Roland Recht, directeur honoraire des musées de Strasbourg et membre de l’Institut, souligne que « l’adjointe est chargée non pas de la culture mais des cultures. C’est un signal éloquent et inquiétant, dit-il. Il s’agit de diluer une notion singulière et pertinente dans un flou idéologique. » Il en est persuadé : si l’opéra et les musées sont devenus la cible de la mairie, c’est que « ces disciplines font les frais d’une politique anti-élite ».
Alain Fontanel (élu Renaissance) pense que la raison de tout cela est la faillite annoncée de la ville : « En deux ans, ils ont embauché 300 personnes et multiplié les hausses de salaires et les primes. […] Tous les clignotants sont au rouge. 80 % de ces dépenses découlent de choix politiques. »
Les Français croyaient voter pour des écologistes. Ils ont élu une armée de commissaires politiques.
Marie Delarue