Poursuivi pour agression sexuelle sur une jeune collégienne, le gérant d’une épicerie de Saint-Étienne s’était montré un peu trop entreprenant à l’endroit d’une jeune mineure. Les enregistrements vidéo de sa boutique l’ont en partie trahi.
On l’appellera Emma. Mais peu importe le prénom. La jeune fille, scolarisée en classe de sixième, a l’habitude de faire quelques courses dans cette épicerie stéphanoise. Ce 31 mars, elle entre dans la supérette. Elle en ressortira quelques minutes plus tard, traumatisée. Elle raconte à sa mère, le soir venu, que le vendeur lui a dit qu’elle était belle, qu’il l’a prise par le cou et lui a caressé la poitrine.
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La présidente rapporte les expertises médicales qui montrent que la jeune fille a eu un choc traumatique fort, des signes d’insécurité permanents et un sentiment de dégoût d’avoir été abusée. « Elle a peur de croiser son agresseur quand elle sort du collège, dit à son tour l’avocate de la famille de la victime, qui rapporte encore des troubles du sommeil, des cauchemars… Et un sentiment de peur ». À tel point, que récemment, « c’est la principale du collège qui a dû la raccompagner chez elle. Elle était incapable de rentrer seule ». Et de dénoncer des pressions : « Un homme, qui s’est présenté comme un ami du prévenu, l’a menacée parce que sa famille avait déposé une plainte ».
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Le prisme de la défense est tout autre. Pour l’avocate du prévenu, il n’y a pas eu d’agression sexuelle. « C’est un problème de culture, c’est une question d’hospitalité. Mon client est d’origine kurde. Ce n’est pas un homme malsain. Nous sommes en Orient. Oui, il a posé le bras autour de sa taille. Cela peut paraître choquant pour la partie civile », tout en demandant de prononcer la relaxe pour les faits reprochés.
Après en avoir délibéré, le prévenu était condamné à quatre mois de prison avec sursis.