DÉCRYPTAGE – Un chercheur a réalisé l’estimation monétaire de toutes les atteintes entre 2010 et 2019, du meurtre à la fraude.
«Une vie ne vaut rien, disait Malraux, mais rien ne vaut une vie.» Et elle a même un prix, si l’on en croit le décapant rapport du chercheur Jérémie Vandenbunder sur «les coûts du crime en France». Ses travaux, que Le Figaro a pu décortiquer, s’inscrivent dans le prolongement de ceux menés au Centre de recherches sociologiques sur le droit et les institutions pénales (CESDIP) depuis les années 1970.
Le seul coût annuel des homicides – 880 faits en 2019 – est évalué dans ce document à un peu plus de 3 milliards d’euros. Les bases de calcul sont celles utilisées pour la sécurité routière: le préjudice est évalué à environ 3,5 millions d’euros par accidenté décédé (assurances, coûts médicaux, indemnisations, etc.).
Et les autres atteintes aux personnes? Au fil de l’étude émergent des tableaux où l’on découvre que le coût annuel des agressions physiques peut être estimé à 69 milliards d’euros. Les cambriolages et tentatives? Là aussi, les chiffres interpellent: si l’on croise les données des enquêtes de l’Insee avec celles du CESDIP, cela place l’année 2017, début du premier quinquennat Macron, en tête des années noires, avec 311.000 cambriolages, 313.000 tentatives, pour un coût des dégradations de 495 millions d’euros et une valeur des objets volés de 815 millions d’euros. Coût total: 1,3 milliard d’euros. Depuis 2010, seules deux années sur les neuf étudiées sont en dessous du milliard d’euros.
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