+ Les frappes russes sur les infrastructures électriques ukrainiennes ont continué. Des frappes ont eu lieu encore, les deux nuits écoulées, sur Odessa et Nikolaïev.
Le pouvoir russe voudrait-il en finir vite avec le gouvernement Zelenski ?
On remarque cependant ce lundi matin 17 octobre une intensification dans les frappes sur Kiev.
En particulier, des drones Geran-2 ont frappé des bâtiments d’Ukrenergo, l’un des principaux pouvoyeurs et distributeurs de l’électricité du pays.
On a remarqué aussi, dans la journée du 16 octobre, que les ressortissants de plusieurs pays amis de la Russie ont reçu l’ordre de quitter Kiev.
Des transferts de troupes russes vers la Biélorussie ont été observés, tout comme un renforcement de troupes biélorusses à la frontière avec l’Ukraine.
Faut-il penser qu’une opération pour s’emparer de Kiev soit en préparation, qui serait précédée d’une destruction systématique des centres de décision de la capitale?
Vladimir Poutine veut-il mettre à profit les trois semaines qui viennent, avec les élections intermédiaires aux Etats-Unis, qui vont de fait rendre plus incertain le soutien américain à Kiev? On parle de plus en plus ouvertement aux Etats-Unis d’un épuisement des stocks d’armes à livrer à l’Ukraine.
Et tout ceci est à replacer sur la toile de fond d’un possible effondrement de la finance occidentale, à commencer par Londres, comme le rappelait Eric Verhaeghe hier.
Le point de vue de Bhadrakumar
Le pouvoir russe pourrait donc être désireux d’exploiter les circonstances. C’est bien ce que sent M.K.Bhadrakumar, l’un des hommes les mieux informés au monde:
“Les représailles de la Russie contre les “infrastructures critiques” de l’Ukraine, dont Moscou s’est abstenu jusqu’à présent, ont de graves implications. Depuis le 9 octobre, la Russie a commencé à cibler systématiquement le système électrique et les chemins de fer ukrainiens. Le célèbre expert militaire russe Vladislav Shurygin a déclaré à Izvestia que si ce rythme était maintenu pendant une semaine environ, il “perturberait toute la logistique de l’armée ukrainienne – système de transport du personnel, de l’équipement militaire, des munitions, des marchandises connexes, ainsi que le fonctionnement des usines militaires et de réparation”.
Les Américains sont enfermés dans le monde surréaliste de leur récit égocentrique selon lequel la Russie a “perdu” la guerre. Dans le monde réel, cependant, Ivan Tertel, chef du KGB en Biélorussie, qui a une vue de l’intérieur de Moscou, a déclaré mardi dernier qu’avec l’augmentation des effectifs de la Russie dans la zone de guerre – 3 000 soldats mobilisés plus 70 000 volontaires – et le déploiement d’un armement avancé, “l’opération militaire va entrer dans une phase clé. Selon nos estimations, un tournant se produira entre novembre de cette année et février de l’année prochaine. (…) En résumé, la Russie cherche à remporter une victoire totale et ne se contentera de rien d’autre qu’un gouvernement amical à Kiev. Les politiciens occidentaux, y compris Biden, comprennent que rien n’arrête les Russes à présent. La réserve d’armes des États-Unis est en train de se tarir alors que Kiev en demande toujours plus“.