Il faut reconnaître que la prolongation de ce conflit est une belle opportunité pour nos gouvernants et pour tous les adeptes de la « mondialisation heureuse ». En effet, les compteurs étaient au rouge pour ces utopistes globalistes : la crise sanitaire avait testé les failles de notre système mondialisé. Elle avait prouvé que l’Union européenne n’était qu’une coquille vide et technocratique. Lorsque la crise s’est aggravée, cette superstructure obèse et inutile a rapidement été négligée : sans surprise, chacun s’est concentré sur les intérêts particuliers afin d’avoir la primeur sur l’achat de médicaments ou de masques FFP2. La mise en circulation hâtive de vaccins non expérimentés et les mesures de confinements drastiques ont mis fin à cette foire d’empoigne qui illustrait tragiquement l’échec de cette construction européenne hors-sol.
Puis, l’inflation s’est aggravée, provoquée, d’une part, par la politique économique européenne des trente dernières années qui a abusé de la planche à billets et a créé un excédent de fausses monnaies ; et d’autre part, par la pénurie de matières premières qui s’est déclarée lorsque l’interdépendance entre les nations a montré ses limites sous les coups de boutoir du covid. Au même moment, l’idée de réindustrialisation du pays revenait miraculeusement sur les plateaux de télévision après avoir été boudée pendant des années par les politiques. Bref, tous les poncifs idéologiques répétés en boucles par les défenseurs du fédéralisme bruxellois et autres globalistes étaient sur le point de s’effondrer.
Ce conflit apparu juste au moment où nous sortions de la contrainte COVIDISTE
Et voilà que le conflit russo-ukrainien est apparu au moment où le monde semblait se réveiller de ce cauchemar mondialiste. Si le déclenchement du conflit était sans doute inévitable, son prolongement dans la durée n’est pas une fatalité. Mais il faudrait, pour qu’il cesse, que les puissances occidentales cessent de l’alimenter. Or, nos gouvernants ne font que renforcer les tensions au nom des fameuses « valeurs de la démocratie ». En vérité, seule la survie du vieux système mondialiste sclérosé est en jeu. Opportunément, en effet, cette guerre a mis un terme aux flux de gaz russes vers l’Europe nous poussant à mettre en place des mesures de contrôle que les populations n’auraient jamais accepté en temps de paix. Cette guerre a provoqué, dit-on, la famine dans le monde par l’arrêt des exportations de blé ukrainien et le boycott du blé russe. Elle est même devenue, si l’on en croit la plupart des commentateurs politiques actuels, la seule et unique responsable de l’inflation… Aujourd’hui, le citoyen français est ruiné, apeuré et angoissé devant une situation qu’il n’avait pas vu venir.
Mais pour nos dirigeants, il existe un vaccin contre la crise actuelle : il s’agit d’intensifier le processus qui nous a conduits jusqu’à ce chaos et qui aboutira, demain, à un véritable capitalisme de surveillance, c’est-à-dire un système qui allie les lois du marché aux technologies de pointe pour exploiter la nature humaine en vue d’une maximisation des profits. Pour eux, il faudrait donc davantage d’Union européenne, davantage de mondialisation et davantage de sociétés de contrôle pour administrer ce système. Le conflit russo-ukrainien est utilisé comme un accélérateur de l’agenda mondialiste : l’Union européenne est relancée et élargie avec la candidature de la Moldavie et l’Ukraine en vue d’une prochaine adhésion. Jamais Ursula von der Leyen n’a été autant écoutée, acclamée lorsqu’elle lâche des saillies contre la Hongrie ou la Pologne ou lorsqu’elle intervient dans la vie politique italienne[3]. Les gouvernements développent des outils pour contrôler la consommation énergétique des populations. Les entreprises du CAC 40 se portent bien[4]. Les voitures de luxe et les Rolex sont vendues à tour de bras aux gagnants de la mondialisation (lorsqu’au même moment, de nombreux ménages n’ont pas les moyens d’affronter les fins de mois correctement). L’OTAN est raffermie contre un ennemi commun. Bref, du point de vue des globalistes, tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes. Si ce conflit n’existait pas, il aurait fallu l’inventer pour sauver le rêve d’Alain Minc et de Jacques Attali…
Il est urgent de mettre un frein à cette fuite en avant. Les mêmes causes produisant les mêmes effets, ce n’est pas en relançant la machine mondialiste que nous sortirons du marasme économique. Mais au-delà de la crise en elle-même, nous ne voulons pas de ce monde qui creuse le fossé entre les ultra-riches et les classes laborieuses. Nous ne voulons pas de ce monde cynique qui subordonne la nature humaine aux intérêts financiers de la classe dirigeante et du progrès. Nous souhaitons promouvoir un Homme libre et protégé dans son intégrité. Nous souhaitons retrouver une France souveraine, prospère et respectée des autres nations. Nous souhaitons créer une Europe des patries charnelles, subsidiaire, indépendante des intérêts américains, russes ou chinois. Utilisons ce chaos pour nous remettre en question. Créons un monde respectueux des diversités nationales, avec une France réindustrialisée, indépendante et souveraine.
[1] « « Nous sommes en guerre » : le discours de Macron face au coronavirus (extraits) », Le Monde, le 16/03/2020.
[2] « Ukraine: la France veut ‘rendre le coût de la guerre insupportable pour la Russie’, dit Borne », BFMTV, le 03/10/2022.
[3] « Von der Leyen: se l’Italia andrà in una situazione difficile abbiamo gli strumenti, come nel caso di Polonia e Ungheria », Esteri, le 23/09/2022.
[4] « Cac 40 : Avec un gain de 4,2% à la clôture, le CAC affiche sa plus forte hausse sur un jour depuis mars », Tradingsat, le 04/10/2022.