Pseudos-révolutionnaires pro-migrants
Ce collectif informel, sans véritable structure ni hiérarchie, voit le jour à l’été 2015, au moment de l’évacuation du camp de migrants de la porte de la Chapelle (Paris XVIIIe). Des militants d’extrême gauche, altermondialistes et anti-frontières s’y organisent pour défendre les sans-papiers. Longtemps resté inconnu du grand public, le collectif avance masqué. Pas de site Internet, pas de déclaration de statuts au Journal officiel, pas d’organigramme. Sur les réseaux sociaux, les rares images mettent en scène des sans-papiers. Les membres du collectif qui tentent de faire croire à une action volontaire des migrants – comme si ces derniers maîtrisaient l’écriture inclusive et les slogans politiques – sont absents de la communication. Auprès de Libération, en 2015, un membre de La Chapelle debout explique leur refus de se constituer en association : « [Sans statut associatif, La Chapelle debout peut] emmerder le gouvernement et être insaisissable face aux pouvoirs publics ».
Mais une recherche dans les archives du mouvement permet tout de même de connaître la composition du collectif. Depuis les débuts de La Chapelle debout, Houssam El-Assimi semble tenir les rênes du collectif. Ce « pilier de l’aide aux migrants », comme le qualifie Le Monde, est un ancien des Coordinations étudiantes. Titulaire d’un double master de science politique et d’histoire, il s’intéresse aux migrants à partir de 2015. Sept ans plus tard, celui qui a été poursuivi pour « violences volontaires sur personne dépositaire de l’autorité publique » reste fidèle à son poste. Ainsi, le 19 octobre dernier, il attend, avec quelques militants d’extrême gauche, des nouvelles des clandestins interpellés, devant le commissariat du XIIe arrondissement de Paris. À la création du collectif – au temps où celui-ci s’appelait encore « La Chapelle en lutte » -, Alain Pojolat, figure notoire du Nouveau Parti anticapitaliste (NPA) et de la cause palestinienne, donnait, lui aussi, de son temps pour les sans-papiers. Autre figure connue du mouvement, Valérie Osouf, réalisatrice, n’hésite pas à plaider la cause du collectif entre deux documentaires sur l’Afrique et sur les étrangers. Ces pseudo-révolutionnaires brandissent la figure du migrant comme leur nouvel étendard politique pour détruire la France et son identité. Leur véritable combat est d'abord dirigé contre l’État « raciste » et, bien sûr, contre l’extrême droite. Leur but : un monde de libre circulation et de libre installation, sans identité.
Cagnottes et subventions publiques
Leur méthode : squatter des locaux laissés vides. Une technique qui n’est pas sans rappeler celle des migrants des années 1990 qui occupaient des églises pour obtenir des papiers. Dès 2015, La Chapelle debout investit, avec l’aide d’autres associations, un lycée désaffecté du XIXe arrondissement parisien. Fin octobre 2015, près de 1.300 migrants, principalement originaires du Soudan, du Mali, de Mauritanie ou encore d’Érythrée, étaient ainsi logés dans ce squat, toléré par la mairie de Paris. Après plusieurs petits squats, le collectif accapare illégalement, en avril 2022, des bureaux inoccupés d’une filiale de la Société générale dans le IXe arrondissement. Cette « ambassade des immigrés », évacuée par les forces de l’ordre le 19 octobre dernier, accueillait une centaine de migrants, principalement des hommes issus de l’Afrique subsaharienne.
La Chapelle debout doit aussi sa notoriété à ses incursions dans des lieux publics. Après le Panthéon et la Comédie-Française, des migrants, encouragés – comme toujours - par les membres du collectif, ont envahi l’hôtel de ville de Paris, au début du mois d’octobre, pour exiger un rendez-vous avec le cabinet d’Anne Hidalgo. Malgré l’illégalité totale de leur intrusion, ils parviennent à être reçus par le cabinet du maire de Paris et Ian Brossat, adjoint au Logement.
Toutes ces actions ont un coût. Comme de nombreuses associations et collectifs, La Chapelle debout lance, à chacune de ses sorties médiatiques, une cagnotte en ligne. 5.196 euros récoltés pour les frais de justice de Houssam El-Assimi, 18.583 euros pour l’ambassade des immigrés ou encore 6.225 euros pour soutenir le collectif depuis l’expulsion du 19 octobre. Chaque coup d’éclat permet ainsi de renflouer les caisses du collectif. Si La Chapelle debout ne peut recevoir directement des subventions publiques, ses soutiens, eux, sont largement financés par l’État et les collectivités. En 2015, alors que La Chapelle debout squatte illégalement le lycée Jean-Quarré dans le XIXe, la mairie de Paris accorde une subvention de 55.000 euros à l’association « Une Chorba pour tous » « pour son action de distribution de repas chauds aux personnes réfugiées qui occupaient le lycée ». La Cimade, une association qui relaie régulièrement les appels de La Chapelle debout, a reçu environ 278.000 euros de subventions nationales en 2022. De même, Médecins du monde, qui tenait régulièrement des permanences médicales au sein de l’ambassade des immigrés et qui a envoyé, le 26 octobre dernier, un courrier au préfet de Paris en soutien au collectif, touche plus de 2,4 millions d’euros de subventions nationales – dont plus de 240.000 euros pour l’aide aux migrants.
Malgré les expulsions, La Chapelle debout n’entend pas baisser les bras. Aux côtés de La France insoumise, les membres du collectif savent parfaitement utiliser la détresser des migrants et rendre la France coupable de tous les maux. Et ainsi espèrent-ils sans doute voir émerger un monde sans frontière, sans racine et sans identité…
Clémence de Longraye