“Gloire aux pays où l’on parle, honte aux pays où l’on se tait.” Cette phrase fut prononcée par Georges Clémenceau devant l’Assemblée. Elle prend un singulier relief aujourd’hui quand des députés trahissent l’Institution à laquelle ils appartiennent et écrivent ainsi un chapitre supplémentaire au livre déjà bien long du naufrage de la Ve République, organisé systématiquement par des flibustiers de la démocratie et les pilleurs d’épaves de la France. Le député De Fournas vient d’être condamné à la peine la plus lourde possible au sein de l’Assemblée, à savoir son exclusion pour une quinzaine des travaux parlementaires et la division de son indemnité de moitié pour une durée de deux mois. Cette sanction rarissime, la seconde seulement au cours de la Ve République, n’a aucun fondement.
Elle atteint le coeur même de l’institution parlementaire puisqu’elle censure la parole d’un élu du peuple, détenteur de la fonction tribunicienne qui consiste au sein de l’hémicycle à être pleinement libre de ses propos. Il a le droit d’exprimer ce que le citoyen aimerait pouvoir dire sans l’oser, y compris de penser qu’une loi est mauvaise puisqu’il a le pouvoir de la changer. On comprend que l’Assemblée elle-même limite ce pouvoir puisque la Justice ne peut théoriquement juger des discours tenus dans l’enceinte du pouvoir législatif. Bien sûr, l’insulte, l’injure, la diffamation doivent y être sanctionnées suivant les modalités prévues par le règlement intérieur, mais en aucun cas l’expression d’une pensée politique conforme aux idées du groupe auquel appartient l’élu, qui sont justement celles pour lesquelles les électeurs l’ont choisi. Or, dans le cas présent, un procès d’intention idéologique a permis, grâce à la déformation grossière du sens d’une phrase, d’obtenir une condamnation qui frappe notre démocratie plus que le député visé lui-même.
Cette sanction est une infamie. D’abord, elle ne s’explique que par la mauvaise foi de ceux qui l’ont votée. Un député d’origine africaine membre de la France Insoumise, c’est-à-dire de l’extrême-gauche évoque lors d’une question d’actualité un bateau de migrants en Méditerranée qui ne peut accoster en Europe. Il s’agit d’un navire transportant dans l’illégalité des clandestins suivant le processus habituel : une association s’intègre par idéologie dans le flux migratoire illicite en prenant en charge les passagers abandonnés volontairement au large des côtes par des passeurs. Sous couvert de mission humanitaire, elle est complice de ce trafic mené contre la volonté des Etats européens et de leurs peuples à l’instigation de groupes de pression intolérants qui polluent la démocratie dans toute l’Europe en imposant leurs priorités contre la volonté populaire grâce à une presse de connivence. Très logiquement, le député de Fournas commente à haute voix : “Qu’il retourne en Afrique”. Il s’agit du bateau, et ce disant le membre du RN exprime le refus de tout laxisme envers l’immigration illégale, en ligne avec les idées de son groupe. Le compte-rendu est précis. Il n’a pas dit : “retourne en Afrique”, comme la triste présidente de l’Assemblée le prétend, et n’a même pas prétendu utiliser le pluriel, suivant l’alternative sémantique proposée par les casuistes de nos médias : si c’est “ils”, ce sont les migrants, si c’est “il”, ce peut être le député noir qui posait la question, et alors c’est raciste. Non, c’est “il”, c’est le bateau, et ce n’est pas raciste sauf pour de nombreux “représentants” du Peuple français à commencer par la Nupes et une partie de la macronie qui pensent que toute opposition à l’immigration est raciste. A LFI, c’est donc clair : singulier ou pluriel, c’est raciste, et pour noircir le trait, ils affirment que celui-ci s’adressait au collègue d’origine africaine, et non aux migrants. Cette interprétation ne résiste pas une seconde à l’audition de la séance. L’auteur confirme et clarifie immédiatement son propos tandis que la “victime” n’adhère au sens donné par ses collègues que lorsque ceux-ci l’ont convaincu de l’opportunité politique de la polémique. Que les partisans du pouvoir et plus encore les députés LR dont la lâcheté n’est, hélas, pas nouvelle, aient conforté cette manipulation, ce mensonge collectif et intéressé, est une insulte à l’Assemblée et à leur écharpe. Le sommet de la tartuferie a été atteint lorsque le motif de la punition a été révélé, le “tumulte”, en fait lancé par LFI, et qui ne sert qu’à punir afin que les Français ne retiennent que la peine et le mot racisme qui l’accompagne faussement mais systématiquement dans notre misérable presse.
En effet, on pouvait croire que malgré le laisser-aller vestimentaire, comportemental et langagier de l’extrême-gauche, cette vulgarité affichée qui est une injure au Peuple qu’elle représente, il subsisterait néanmoins des vestiges de la dignité d’un statut prestigieux, un minimum de solidarité avec tous ceux qui partagent cet honneur, un reste de respect de la vérité, dès lorsqu’on la connaît. Non, il fallait au moment où le Rassemblement National élit son président, démontrer que ce parti n’était pas dédiabolisé, qu’il conservait son essence nauséabonde et sulfureuse. Pour le ramassis de la Nupes, triste survivance de 1793, il fallait se refaire une santé sur le dos d’un parti dont l’opposition était plus intelligente, fût-ce au prix d’une manipulation éhontée. Pour le marais macronien, c’était une occasion de rejeter les extrêmes. Pour LR, ce mouvement décérébré et sans épine dorsale, c’était un nouvel étalage de sa vacuité. Ces “députés” ont fait de l’Assemblée Nationale, un instrument de leurs tactiques politiciennes, ont préféré l’efficacité de la manoeuvre à la vérité. La majorité des médias a suivi en titrant toujours sur le “racisme”, en bons spécialistes de la désinformation et de la calomnie. Il n’y a aucun racisme dans l’intervention de De Fournas, sauf à penser que toute opposition à l’immigration est raciste. Il y en a au contraire beaucoup chez ceux qui ont projeté sur autrui leur manière de penser, à savoir qu’un député français noir est un noir avant d’être député. C’est vrai que si de Fournas l’avait cru, il n’aurait sans doute pas évoqué l’Afrique, mais c’est précisément parce qu’il n’est pas raciste qu’il l’a fait. Il a le malheur de privilégier l’intérêt national, et c’est cela qui est devenu impossible sous la pression d’une idéologie dominante, minoritaire dans la population, mais majoritaire dans les médias et dans notre prétendue élite. Un Etat qui accorde la suprématie à une idéologie qui va jusqu’à criminaliser les opinions divergentes est plus proche d’un régime totalitaire que d’une démocratie libérale. L’antiracisme est parvenu à faire de la priorité nationale évidemment légitime un crime de la pensée, comme aurait dit Orwell, qui vise à interdire toute résistance au remplacement de population et à l’effacement de l’identité française. C’est à cette entreprise suicidaire que la majorité des députés s’est livrée, mi par idéologie, mi par calcul politicien.
Le pouvoir législatif écrasé par la personnalisation du pouvoir présidentiel, laminé par l’abus du 49-3 qui permet au président de passer outre son absence de majorité dans le pays, s’est aujourd’hui discrédité. Sans séparation des pouvoirs, la France n’est évidemment plus une démocratie digne de ce nom. La macronie l’a trahie et tuée !