C'était donc un pari osé et risqué, mais la presse semble avoir été touchée. Le site Allociné recense 28 critiques, seules trois sont négatives. « Mieux qu'une crise de "foi", un retour en grâce, subtil tendre et délicat » (Closer). « C’est aussi drôle que passionnant » (20 Minutes). « Surprenant, courageux,Reste un peu est un long-métrage très intime en même temps que très drôle » (Le Parisien). « Un beau miracle » (Le Point). « Une mise en abyme pleine d’autodérision, dont la sincérité ultra-touchante n’a d’égale que la liberté et l’audace. » (Télé 7 jours). « Un regard frais et bienvenu sur un thème qui suscite souvent des débats passionnés. Une excellente surprise » (Télé Loisirs).
Las, comme le fait très justement remarquer l’acteur dans un de ses sketchs au cours du film, le catholicisme n’a pas bonne presse dans notre pays déchristianisé. C’est étonnant comme le juif ou le musulman assume son identité quand le catholique (mimé avec un talent excellent) est un peu gêné d’annoncer en qui il croit. « Mais c’est quoi, votre problème, les catholiques ! » s’écrie Gad Elmaleh. Il exhorte ainsi tout un peuple à puiser dans ses racines chrétiennes et renouer avec son héritage spirituel sans rougir de sa foi. Et ça, forcément, ça ne passe pas. Pour Le Monde, « on ne comprend pas bien ce qui motive ici la décision du personnage, d’autant moins comment un processus a priori aussi intime et bouleversant se retrouve ainsi exposé en une manière de comédie légère. » Les Inrockuptibles titrent sur « Gad en mode cul béni ». Slate ironise : « Et la prochaine étape, c’est quoi ? Une tournée mondiale avec le pape ? » Et on passera sur le manque de respect d'internautes déversant leur haine bien prévisible sur Twitter… Aux yeux de ceux-là, en revanche, se convertir à l’islam ne pose aucun problème.
Bien conscient de la prise de risque qu’il prenait à se livrer aussi intimement, reconnaissons qu'il faut une certaine dose d’audace pour clamer, sur LCI, que « la vraie star du film, c'est la Vierge Marie ». L’humoriste souhaitait que Reste un peu « fasse réfléchir, ensemble, sur la présence de spiritualité dans nos vies ». Mission accomplie pour l’acteur courageux qui clame le droit fondamental à s’interroger, quitte à « s’auto-bousculer », il a le mérite d’avoir humblement ouvert le débat et on lui souhaite désormais de poursuivre cette voie…
Iris Bridier