À court d'argument, Kad Merad évoque le prix du billet. Pour le pilonnage de l'idéologie moralisatrice de gauche, il est vrai que le téléspectateur préfère la gratuité de BFM. Pop-corn maison, confort du canapé, ronronnement du chat… « On n'est pas mieux comme ça ? » Malgré l'absence de Leonardo DiCaprio, le naufrage de Macron sur l'Ocean Viking fut captivant. Le film Les Engagés, avec ses bonnes âmes se portant au secours de migrants venus par les montagnes du Briançonnais, ne peut rivaliser avec les chefs-d’œuvre de compassion distillés sans interruption sur l'ensemble des chaînes d'info. Contre les péplums maritimes, terrestres et aériens servis en continu, la metteuse en scène n'était pas de taille. Oui, d'accord, les passeurs amateurs des Hautes-Alpes sont des héros, des résistants, des Jeanne d'Arc de la vraie bonne cause humanitaire, mais d'un plateau télé rempli de clones de Sandrine Rousseau, Laurent Ruquier détruit l'impact du trop long métrage. Qui dénoncera les dommages d'Yves Calvi sur la fréquentation des cinémas ? Le jury des César en est désormais convaincu : le redémarrage de l'industrie cinématographique française ne se fera pas sans une mise au rancart de Léa Salamé. L'effet doublon a assez duré.
De son côté, Kad Merad serait en quête de nouveaux prétextes. À cause de l'interdiction des chats dans les salles de cinéma ? L'absence de télécommandes pour changer de film ? Non ? Alors la fin des scénarios niaiseux ? « Eh ben tu vois, quand tu veux… »
Jany Leroy
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